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Les arbres des amoureux
Les hêtres des Amoureux des Salles vertes (la mare aux fées)
Ils ne sont pas classés ""arbre remarquable"" par les institutions françaises ,malgré qu'il les sont appelés comme ça depuis l' avenu du tourisme il a plus de 200 ans !
Les deux arbres des amoureux qui s'embrassent
La MARE aux Fées
L'Argoat est un monde de légendes où la croyance fabuleuse reste tapie *- derrière chaque arbre, derrière chaque pierre.
Sortant du gouffre légendaire, la rivière d'Argent coule au milieu d'innombrables rochers. Le signet du livre de la forêt fait lire « Mare aux Fées ». C'est le lieu de réunion de ces Dames des Bois. La reine occupe le plus haut rocher et les petites fées se placent sur les autres pierres. Une fois l'an, en la nuit de la Saint Sylvestre, elles tiennent séance plénière.
Selon les vieilles paysannes de grand savoir ce sont des princesses d'autrefois. N'ayant pas voulu de l'eau du baptême prodiguée par les Saints venant en Bretagne, elles furent frappées jusqu'à la fin des siècles de la malédiction de Dieu. Les érudits celtomanes voient en ces fées le souvenir des druidesses survivant dans la forêt à l'écart du christianisme envahisseur.
Quoi qu'il en soit, les fées d'Huelgoat sont dans la bonne tradition. Comme toutes leurs sœurs, elles se tiennent au bord de l'eau et se distraient en peignant à longueur de nuit leurs longs cheveux blonds, avec un peigne d'or. Aux heures nocturnes leur beauté est incomparable, mais de jour, ce ne sont que vieilles femmes aux cheveux d'un blanc sale. Leurs yeux sont chassieux et leur peau est aussi ridée qu'une vieille pomme de reinette. Groac'h, boudig ou Korrigane, la Basse-Bretagne ne leur concède pas la bonté. Ce sont des jeteuses de sorts, amies des sorcières et de toutes les mystérieuses voleuses de beurre qui sévissent toujours dans la campagne.
Que se racontent-elles en leur assemblée annuelle ? Ressassent-elles leurs anciens méfaits : des chasseurs ou des bûcherons métamorphosés en arbres des bois, des chevaliers partis à la quête de quelque oiseau merveilleux et changés en pierre par leur pouvoir ? L'une d'elle conte-t-elle, comme les chanteurs de Gwerziou, l'histoire du Seigneur Nann qu'elle rencontra près d'un ruisseau ?
Ken a gavas eur waz vihan E kichen ti eur c'horrigan.
Elle demanda de l'épouser; il refusa et pour le punir le fit mourir au bout de trois jours.
Ce lieu de la Mare aux Fées, aujourd'hui si calme, se doublait aux siècles de grandes peurs de la présence toute proche de la Caverne des Voleurs.
Le chemin de Poullaouën passait alors en cet endroit et en son resserrement avait tout du coupe-gorge. Les paysans revenant des foires de Carhaix y étaient souvent allégés de leurs écus. Quant à ceux qui ne voulaient pas s'y résigner, des fins tragiques dont le Pont Rouge a gardé la couleur montraient que la « Bourse ou la vie » n'était phrase en l'air. Les détrousseurs de grands chemins de la Caverne des Voleurs y eurent un temps leur mauvaise fée. Une fille bien en chair et en os, cette Marion du Faouet qui fit trembler la Cornouaille avant de mourir à Quimper-Corentin, la corde au cou et peut-être le repentir au cœur.
BERNARD DE PARADES
http://www.briseg.com/le-haut-bois-huelgoat/
J’aime particulièrement cette image de l’arbre qui prend ses racines dans la pierre. Cela me fait penser aux tortues chinoises que Victor Segalen décrivait dans l’avant-propos de son livre de poèmes, « Stèles » :" Ceux de la Mare aux fées en contre bas du lieu de sa mort" .
Le socle se réduit à un plateau ou à une pyramide trapue. Le plus souvent c’est une tortue géante, cou tendu, menton méchant, pattes arquées recueillies sous le poids. Et l’animal est vraiment emblématique ; son geste ferme et son port élogieux. On admire sa longévité : allant sans hâte, il mène son existence par-delà mille années. N’omettons point ce pouvoir qu’il a de prédire par son écaille, dont la voûte, image de la carapace du firmament, en reproduit toutes les mutations : frottée d’encre et séchée au feu, on y discerne, clairs comme au ciel du jour, les paysages sereins ou orageux des ciels à venir.
Femme et Faunesse Epiée Paul Ranson vers 1898
C'est bien mes hêtres des amoureux de la Mare aux fées.En 1893 il a passé un séjour au Huelgoat avec Paul Sérusier