Toul-morc'hla mare aux sangliers Un NEMATON  Le pont rouge  Le chemin pittoresque  L' entrée de la grotte du diable.

Est elle la fontaine merveilleuse de Berenton?  

L'ile  aux souris ( enez al logodenn. L'Allée Violette.

Le fauteuil de la Vierge

耶勒戈阿特 An Uhelgoad

J.B. Ogée (1780) : Huëlgoat; l'une des trêves de la paroisse de Berrien; à 9 lieues 3/4 au N.-E. de Quimper, son évêché; à 32 lieues 5/4 de Rennes, et à 6 lieues de Morlaix, sa subdélégation. Cette trêve relève du roi; les ducs y avaient jadis un fort château. C'était une ville murée, qui a été détruite, et ne forme aujourd'hui qu'une petite bourgade, environnée de la forêt de son nom, qui appartient an roi.

collection famille  Le  Borgne

Il semble qu'on prenne plaisir en ce pays d 'Hüelgoat à entasser ruines sur ruines (Anatole Le Bras en 1890.) Je comprends pourquoi les peintres ont quitté Huelgoat pour ailleurs ?Mon tirage albuminé d'un professionel  des années de 1870 du chaos du moulin de ma collection, Il y avait ce magnifique chaos qu a été débité en pierres de taille . Aujourd'hui Sur l' emplacement de la carrière Ritz un chalet néo-suisse et le bâtiment de l ' annexe !

 «Les habitants du Hüelgoat crient qu'on leur laisse leurs rochers..» Sans doute « Vox damans in deserto »...

Il y a vingt ans, frappé de l'inutilité de tous ces gros cailloux, on eut la suave idée de les exploiter comme pierre à bâtir, et, avec une pleine désinvolture, on se mit à les débiter à la scie, à les émietter à la poudre... La pierre branlante faillit y passer, et une partie du chaos se transforma en jolis petits moellons plus utiles, évidemment, et surtout de vente plus facile que les grands blocs primitifs.

Il fallut une intervention énergique pour arrêter cette mutilation.

Mais la plaie est là, cassure blanche, déflorant le site, comme un os brisé traversant les chairs. Et les coups de pioche ne se taisent pas. Peut-être essaient-ils, les malheureux, de retaper leurs cailloux disloqués?

Plus loin, heureusement, tout est intact: le «Ménage de la Vierge», série d'empreintes en creux, se cache mystérieusement au fond d'un amas de roches, tandis que tout en bas, tintent avec un timbre clair comme du métal, les petites cascades de la «rivière d'Argent».

. Victor Segalen. (en  août 1899), Il fallut l' intervention énergique pour arrêter cette mutilation du Touring-club de France.

Victor Segalen  A Dreuz an Avor en août 1899

Le petit train, cahoteux et lent nous dépose, vingt kilomètres plus loin, en face de deux omnibus, dont les conducteurs, avisant ma roue impotente et mollasse, se m'arrachent, en me jetant à la tête, comme un défi, les 6 kilomètres qui séparent Le Huelgoat de la gare qui prétend le desservir.

Certes, rien d'immérité, à la réputation de ce coin si spécial, luxuriant de végétation, crevassé d'abîmes vert profond où bruissent d'invisibles torrents. De larges routes en corniches, blanches et soignées comme des boulevards, courent entre des bois de sapins denses, opaques. C'est le paysage de montagne presque type, aux tons de chromos, acceptable en nature, peu désirable à noter sur la toile.

Un peu au hasard, nous prenons de nuit, suivant notre habitude, un avant-goût de ce que le grand jour nous détaillera le lendemain ; de la pénombre profonde sourdent lourdement des blocs immenses, d'autres, en pleine lumière, arrondissent leurs formes géantes, et, tamisant, grillageant la clarté sélénique, les sapins, en foule, superposent à l'infini leurs accents circonflexes feuillus.

De bonne heure, au jour, nous trottons derrière un tout petit guide, éveillé, tout menu... C'est une promenade circulaire à grande allure, et suivant l'inévitable itinéraire : le chaos, d'abord, conglomérat étonnant de blocs éboulés derrière un vieux moulin... La pierre branlante, dont les cent tonnes oscillent avec des grâces éléphantines sous quelques poussées rythmées...

Il y a vingt ans, frappé de l'inutilité de tous ces gros cailloux, on eut la suave idée de les exploiter comme pierre à bâtir, et, avec une pleine désinvolture, on se mit à les débiter à la scie, à les émietter à la poudre... La pierre branlante faillit y passer, et une partie du chaos se transforma en jolis petits moellons plus utiles, évidemment, et surtout de vente plus facile que les grands blocs primitifs.

Il fallut une intervention énergique pour arrêter cette mutilation.

Mais la plaie est là, cassure blanche, déflorant le site, comme un os brisé traversant les chairs. Et les coups de pioche ne se taisent pas. Peut-être essaient-ils, les malheureux, de retaper leurs cailloux disloqués?

Plus loin, heureusement, tout est intact: le «Ménage de la Vierge», série d'empreintes en creux, se cache mystérieusement au fond d'un amas de roches, tandis que tout en bas, tintent avec un timbre clair comme du métal, les petites cascades de la «rivière d'Argent».

Puis, nous voilà en pleine forêt, et vaste, et touffue : une appétissante salade de grands arbres, de taillis, de ruisselets érodant de gros rochers, faufilés à fleur de terre, et s'épanouissant brusquement au grand jour d'une clairière encadrée de sous-bois giboyeux, et cela durant des kilomètres.. La «Chambre d'Arthus», le «Trou aux Sangliers», le «Gouffre», énumère le petit guide...

En somme, des sites de montagne, et dignes de la Suisse ou des Vosges, m'affirme, dans l'omnibus, mon compagnon d'Impériale; mais, au reste, peu séduisants pour un peintre. Infailliblement, il serait conduit à ne produire qu'une de ces truculentes affiches de bains de mer ou de voyages circulaires exhibées dans les gares entre un distributeur automatique et un horaire de chemin de fer, dont elles partagent la valeur esthétique...

Et malgré ce pimpant décor, on se reprend, au long du retour, à rêver encore du vieux peintre, vieux de toute la sénilité d'un très vieux peuple, dont le symbolisme, le fantastique et les rêves, ont trouvé en lui leur expression imagée, leur évocation poétique, toute de nuances, de demi-teintes, de charme morose et dolent.

une exploitation du granit

La hutte disparue du sabotier

 La hutte du sabotier

 

interdiction de la publier sans mon accord

Au Huelgoat le 18 juillet 1908, un garçon boulanger était allé baigner un cheval dans l'étang". Refusant de s'enfoncer davantage et se débattant, l'animal jeta son conducteur à l'eau, puis lui lança une ruade qui l'atteignit violemment... Le cheval revint seul sur la rive, mais le corps du garçon ne fut pas retrouvé malgré les recherches immédiates. Deux heures après, on remplit un tamis en crin de son sec ;au milieu, on piqua une chandelle bénite. Le tamis mis à l'eau alla au gré du courant. Mais soudain il s'arrêta et se mit à tourner ; et on retrouva le cadavre du noyé en-dessous...Découvert par Jo Guillemin, aux Archives départementales

Huelgoat - Maro dre zarvoud  Dirgwener 10 a viz gouere, Laurenz Nedeleg, mevel en Hotel Franz, a zeuaz da goêl ar marechal Olier evid houarni eul lon kezek. Goude al labour, Fransou Karoff a bignaz var ar jo evid kas anean d'al lenn.Souden, den ha marc'h a zizparisaz en eun toull don . O weled kemend-ma, Charles Guyomar, kartervestr en permision, a lammaz en dour heb diwiska, tapout a reaz Caroff dre e vrec'h, mez goude bea sklejet anean hed eiz goured, e oa red d'ean leuskel krog, gant ar skuizder ha Caroff a veuaz. Ar marc'h a zo 'n em gavet e-hunan ar ribl


 

 L'Europe occidental ne connait pas de plus beau site naturel de pierres que les champs de pierres  du Hüelgoat et ses environs .Elle ne connait pas de plus beau site de pierres levées que les alignements de Carnac et du  Hüelgoat.

xles rivières et ses rochers cet hiver Ma vidéo  des sites des rochers et des rivières en crue (unique)

http://www.bretagne.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/riviere-argent1_cle26a2ed.pdf

https://www.youtube.com/watch?v=57wbQCpiWYQ

https://www.youtube.com/watch?v=3XhC21iiwcM

« Que la terre de Berrien ne produise plus que du caillou ! Que Dieu même dans sa toute puissance fasse qu'on n'en puisse arracher les pierres !

Edouard Puyo  vers 1870 fusain 42x28 cm (Photographes au XIX siécle .Les nouveaux imagiers de la Bretagne. Corinne Jeaneau Gérard Berthelon Edition COOP BREIZ 2006

Le chaos  du Saoulec dévasté  par  les carrières vers 1890

Edouard Puyo  vers 1870 fusain 42x28 cm (Photographes au XIX siécle .Les nouveaux imagiers de la Bretagne. Corinne Jeaneau Gérard Berthelon Edition COOP BREIZ 2006

La hutte du sabotier du  Hüelgoat aujourd'hui disparue


Yann Kersale et ses illuminations éphémères  du Chaos du Diable .(11 juillet 2011)

Yann Kersale et ses illuminations éphémères  du Chaos du Saoulek.(11 juillet 2011)

 

crue de NOEL 2013

crue de NOEL 2013

crue de NOEL 2013

  La crue de  Noel 2013

La recherche du roi Artur dans les futaies sauvages de la forêt du Hüelgoat constitue une quête des plus gratifiantes, même si l'image qui s'y dévoile en est assez inattendue.

Le légendaire du lieu est des plus riches, où se mêlent Hok-bras,le diable, la Vierge, les fées, la princesse Dahut ou Ahés , Merlin ou encore des carriers impies engloutis sous les chaos rocheux, et dont le travail souterrain se signale par des coups sourds venus des profondeurs.

Mais le site le plus spectaculaire, sur un sommet dominant les bois, est le "Camp d'Artus", vaste oppidum gaulois que protège un rempart construit selon la technique du murus gallicus (remblai maçonné sur une armature intérieure de poutres croisées), Les légendes qui s'y rattachent ont été notées par Cambry à la fin du XVIIIe siècle: "la tradition conserve dans ces lieux le souvenir de l'énorme château d'Artus ; des rochers de granit entassés donnent l'idée de ses vastes murailles.

On doit y trouver des trésors gardés par des démons, qui souvent traversent les airs sous la forme d'éclairs, de feux follets, en poussant quelquefois des hurlements affreux; ils se répètent dans les forêts, dans les gorges du voisinage.

Bretagne Celtique de Marc Déceneux (édition du Télégramme) 

.Spirou et l'Ankou

https://www.youtube.com/watch?v=57wbQCpiWYQ

Dans le livre Gargantua  dans les traditions populaires de Pierre Sibillot écrit en 1883, l'auteur ne cite pas aucune  d'une légende d'un Gargantua huelgoatain mais celle du Géor de Saint Herbot  et celle du Hok-bras du Hüelgoat.

La légende du Gargantua hüelgoatain est en fait un plagia , un copier et coller d'une légende du Léon qu' on retrouve dans ce livre de Sibillot. Elle a été inventée et écrite par des notables locaux pour les brochures touristiques sur Huelgoat de la Belle-Époque.

Les notables républicains d' avant 1914 sont à l'origine de la légende de Gargantua ,elle était plus présentable pour l'image touristique de la ville que celle de la malédiction de saint Herbot  ou celle du  dragon de sainte Victoire contaminées avec le christianisme et les vieilles superstitions diaboliques des bouseux bretonnants.

Le diable de la chapelle

Sainte Victoire une Vierge était encore vénérée avec le pardon  des Cieux en 1857 et elle a son bas-relief  de son martyr dans la chapelle Notre Dame des Cieux .Aucun érudit n'a jamais donné  un nom de cette vierge martyre de ce bas-relief  jusqu'à que j' ai deviné en 2008 que le vrai nom à cette martyre  de ce bas-relief de la chapelle est  en fait sainte Victoire .Je suis le découvreur de la légende  de cette sainte Vierge vénérée autrefois au Hüelgoat lors de mes recherches sur le Web , je l'ai déniché sur des sites en langue italienne .La légende  d'un dragon qui vivait dans une grotte, qui empestait mortellement  les environs et qui fut chassé  grace à notre Vierge sainte Victoire. Après son martyr,elle fut enterrée dans un tombeau dans cette même grotte du dragon ). Elle a été repris  depuis par .http://kergranit.free.fr/Textes/Le%20Huelgoat.htm

La légende dorée  d' inspiration celtique de Sainte Victoire l' italienne  date du IV siècles,elle a été écrite par un évêque gaulois de Rouen  dont tous ses ouailles étaient païens. La Vierge, la sainte Victoire patronne huelgoataine vénérée autrefois a été occultée depuis 150 ans au profit  du dogme de la  Vierge  Marie  l' Immaculée conception

Elle se réfère au vrai mythe des divinités souterraines liées à l'eau  et à la pierre  tel sont le Serpent celtique. la Vouivre  et le dragon des légendes chrétiennes ).  Elle  ressemble à si méprendre à la légende fondatrice du diocese du Léon écrite plusieurs siècles plus tard ,au détriment  de la civitas des Osismes ,celle du combat du dragon  et de saint Pol de Léon.

L' écusson sur le socle  du calvaire de la croix neuve


  La légende du penity dans les bois du  Hüelgoat de Saint Herbot

Saint Herbot ayant voulu un jour construire dans un bois en Halgouet entre les rochers une cabane, il en fut chassé par les femmes du pays malfaisantes à coups de pierres, . Il y rencontra une femme qui ramassait du bois, illuminée par la grâce de Dieu ,...il lui posa sur la tête un gros rocher pour qu'elle le porte au lieu où devait être édifiée son église. Elle n'en sentit pas le poids bien qu'il fut impossible à des hommes en grand nombre de bouger la pierre, . En venant à la grotte du saint située dans la paroisse maintenant appelée par les autochtones Berrien en Halgouet (Huelgoat ancienne trêve de Berrien), une foule de malades, hommes qu'animaux, souffrant de la tête et des membres étaient guéris par lui. Un ange lui annonça sa fin prochaine dans sa grotte

J’ai retrouvé le sanctuaire de cette légende dorée de la cabane entre des rochers du Saint ermite Herbot dans les bois de la Roche Cintrée ( Roc'h Warek en breton) en Hüelgoat lors de ma promenade journalière en VTT.

 

    PIERRES DE GÉANTS

    Un dicton de Cornouaille prétend qu'enlever les pierres de Berrien est parmi les quatre choses impossibles à Dieu.

    Tri zra n'hall ket an Aotrou Doue ober:

Diveinañ Berrien (pe kompezañ Brazparzh)

Diradeniñ Plouie

Ha dic'hastañ Poullaouen

Trois choses que Dieu ne peut faire: dépierrer Berien, (ou aplanir Brasparzh), défougérer Plouie, et députasser Poullaouen 

    Dihasta Poullaouen c'est dans le sens d'assagir les filles de Poullaouen ( de gast putain) ".Ce dicton n'est pas si ancien que ça , il date de la fin du XVIII siècle du temps des mines. il se référé à ces femmes émancipées de la tutelle des hommes et des prêtres qui n'avaient que seul salaire leur travail aux casseries et laveries à Poullaouen .Elles sont à l' origine en 1767 de la première grève du monde ouvrier féminin .Elles n'ont pas craint de tenir tête 6 semaines à une direction intransigeante ,et elles ont gagné .Le droit de grève excitait et était toléré dans l'ancien régime. C'est la Révolution-Française qui l'aboli.

    réf  Monange "Une entreprise industrielle au XVIII siècle  . Les mines de Poullaouen -Huelgoat  1972.

 


    Par Berrien, disons tout de suite qu'il faut, bien sûr, entendre Le Huelgoat qui lui fut longtemps rattaché. Ainsi donc les Bretons mettaient en doute la toute puissance de Dieu pour enlever tous ces monstres de pierres qui émergent des bois, des landes et des prairies, qui se sont assemblés en chaos et entassés dans les vallées pour faire dire un chant rocailleux à l'eau de la rivière.

    Mais leur vieux paganisme doutait moins de la force de Gargantua, ce héros celtique bien antérieur à Rabelais. Lors de sa venue dans ce coin de Cornouaille; Gargantua ne s'était vu servir dans une ferme que de la bouillie de sarrasin. Furieux d'un si triste repas, il passa bien vite en terre léonarde et pour se venger lança, vers ce pays du Hüelgoat, tous les rochers qu'il rencontrait sur sa route jusqu'à la mer. C'est pourquoi les terres du Léon sont si fertiles et celles de. Haute Cornouaille si pauvres et caillouteuses. Avant de partir, Gargantua avait signé son passage : un rocher a gardé le concave des formes charnues du géant.

    Là se trouve la fameuse Roche Tremblante, pierre d'épreuves et de consultations qui oscille lentement par une simple pression du dos..

    . Selon les petits guides qui vivent tout l'été dans le chaos comme une bande de lutins malicieux, il y aurait eu querelles de clochers. Les bourgs de Berrien et de Plouyé, jadis, s'en voulaient à mort. Et non seulement les paroissiens mais aussi leurs recteurs, ce qui est fort mal pour des gens d'église. Ils s'en voulaient à tel point, que ces derniers, de leur paroisse respective, en vinrent à se bombarder à coup de rochers. Ils avaient trop présumé dex leurs forces et les pierres tombèrent à mi-route sur la paroisse du Hüelgoat formant le Chaos du Moulin. Mais, explique-t-on : le recteur de Plouyé avait un tir plus long. Aussi la rive de Berrien est-elle plus profondément parsemée de blocs que celle de Plouyé.

    Là se trouve la fameuse Roche Tremblante, pierre d'épreuves et de consultations, qui, à un endroit précis, tel un déclic magique, oscille lentement par une simple pression du dos. Le vieil homme, qui fait rouler sa pierre verte et moussue à souhait, officie avec le sérieux d'un fabricien de pardon.

    Tous ces rochers ont été le berceau de légendes à géants, tel ce Hok Braz, qui venait y jouer tout enfant. A trois ans, il avait déjà plus six pieds et comme il n'était pas encore baptisé, son père demanda à sa tante d'Huelgoat d'être sa marraine. Hok Braz marchait comme un homme et la tante n'eut pas la peine de le tenir sur les fonts baptismaux. Hok Braz fut gentil, mais, lorsque la tante lui mit du sel dans la bouche, il toussa si fort que le bedeau fut jeté contre un pilier où il se fit une jolie bosse à la tête. Et Hok Braz de rire de si bon cœur que tous les vitraux de l'église volèrent en éclats.

    BERNARD DE PARADES


    La légende du hok-bras 

    Hok-bras: Le publicateur du Finistère ,n° du 5 septembre 1874 conté par Jakou -ar-gall de Botmeur.


    Les rock-field du Hüelgoat

     

    ARRONDIS, façonnés de vieillesse, les rochers du Hüelgoat poussent à pleins prés et pleine forêt.  Ils  sortent de la terre et se vautrent comme des bêtes couchées. Tantôt seuls, tantôt en chaos amoncelés, ils appellent une question. Mais ne croyez pas les petits guides lorsqu'ils vous assurent que « c'est l'eau de ruisseau tari, ils vous affirment que « l'eau est partie chercher d'autres pierres ».

    Pour entrevoir la vérité, vous imaginerez plutôt un commencement du monde à la mode bretonne. Au temps où le créateur brassait le granit en fusion, dans cette pâte qui ressemblait à quelque mauvaise bouillie de blé noir,. il s'était produit des grumeaux. Le Yod gwiniz du a refroidi et les années y ont mis les dents, crachant de temps à autre des imperfections de cuisine.

BERNARD DE PARADES


« Gargantua, revenant de Paris, poussa jusque dans le Léonnais, où il reçut l'hospitalité la plus digne. Partout on couvrit sa table des mets les plus recherchés et les plus abondants. Pour lui on décrochait les jambons, les andouilles. En son honneur on perçait les tonneaux.« Chez les Cornouaillais, au contraire, on ne lui avait offert que des crêpes et de la bouillie, mets trop peu réconfortants pour un estomac tel que le sien. Alors sur la surface du Léonnais, existaient de gigantesques montagnes qui gênaient les habitants. Indigné du peu de courtoisie des Kernéwotes, le fils de Grand-gousier et de Gargamelle, un jour qu'il jouait aux petits palets, leur jeta les pierres qui couvraient le sud du pays de Léon et les éparpilla depuis Plougastel jusqu'au Hüelgoat. La fertilité du littoral du Finistère, depuis le Conquet jusqu'à Saint-Jean-du-Doigt, devint ainsi la récompense de l'accueil qu'ils avaient fait à l'illustre voyageur. »(Levot, d'après M. J. E. Brousmiche, Annuaire de Brest, 1866).


Un jour que Gargantua se trouvait à Roscoff, il eut soif, et s'étant penché pour boire sur le bord de la mer, il avala deux vaisseaux, l'un français et l'autre anglais, qui se battaient et qui continuèrent à tirer le canon dans son corps

II eut faim et avala tout ce qui lui tomba avec la main en blé, légumes, etc ; mais comme tout cela était vert, il lui prit un grand mal de ventre, et il conchia tout le pays ; c'est depuis ce temps que les environs de Roscoff sont devenus si fertiles.

(Conté par M. Th. Pilven, qui l'a entendu dire à une de ses bonnes, bretonne illettrée).


Les bœufs de Saint Herbot

    les légendes de Saint  Herbot

 

Saint Herbot avait commencé par s'établir à Berrien sur les pentes de la rude montagne de l'Arrée. Sa prédication captivait tant les paysans qu'ils en oubliaient de travailler leurs terres. Du moins  leurs femmes le prétendaient. Quoi qu'il en soit du vrai, elles menèrent au saint une vie impossible. On lui vola les pauvres vêtements qu'il mettait à sécher, on parla de faire flamber sa hutte, on alla même jusqu'à jeter des pierres en criant des injures.

Herbot qui avait patienté longtemps, finit par s'emporter : « Que la terre de Berrien ne produise plus que du caillou ! Que Dieu même dans sa toute puissance fasse qu'on n'en puisse arracher les pierres ! » Et, sans se retourner, Herbot partit, laissant derrière lui des rochers semés par toute la campagne... Il arriva bientôt aux lieux où il devait se fixer jusqu'à sa mort et commença à bâtir son « penity ». Il lui fallait un attelage.

« Allez avec mon troupeau, lui dit le maître du Rusquec, je vous donne avec deux bêtes à votre choix. » En fin connaisseur, Herbot choisit deux magnifiques bœufs, parmi les plus beaux. On dit qu'ils restèrent attachés au saint tout le temps de sa vie, tant et si bien qu'à sa mort ils ne voulurent se tenir ailleurs qu'auprès de son tombeau. Ils ne quittèrent ces lieux qu'avec la suite de ce que je vais vous dire.

Une coutume s'était établie qu'on pouvait venir prendre les bêtes pour les labours, le matin au lever du soleil... « Mais à une condition, Jean-Marie, c'est que tu les ramènes avant le coucher du soleil!,! » Or, un jour, il y eut un Jean-Marie si acharné avec le travail qu'il vint prendre les boeufs avant l'aurore, et ne les reconduisit qu'une heure après que la nuit fut venue.

Le lendemain, les bêtes avaient quitté le tombeau de saint Herbot pour ne plus revenir. Certains affirment que dans les nuits noires deux grands bœufs lents errent dans la campagne en meuglant. Mais personne, jusqu'ici, n'a pu les approcher.

Y-P Castel ( Légendes dorées des saints bretons  Editions de Jos  Le Doré 1960 )

Les légendes des lavandières de nuit du  Hüelgoat

Alors prenez garde ! Il faut connaître: le "truc". Car il y a toujours un "truc", bien entendu. Celui-ci constate à tourner toujours le drap dans le même sens que votre partenaire, malgré ses sarcasmes et ses protestations. Et si vous suivez ce conseil, vous aurez la vie sauve. Mais si par malheur et ignorance vous tordez le drap en sens contraire, comme on le fait habituellement, alors ce drap sera votre suaire. Vous ne pourrez plus le lâcher, et la lavandière maudite vous arrachera les bras et la vie sans pitié.

Mon père, travaillant un jour près de cette Mare aux fées, y trouva un avant-bras humain en état de décomposition avancé. Peut être s'agissait il du membre d'une infortunée victime des ‘’lavandières"; ou peut-être encore d'un morceau échappé de la "salle de danse' ou les cadavres mènent un ballet perpétuel, rythmé par le grondement de la cascade du Gouffre.

Fanch  Guillemin.


SI la rivière du Fao troque son nom à partir du Chaos du Moulin pour celui de Rivière d'Argent, l'origine est à rechercher simplement dans ce plomb argentifère qui s'extrayait encore au siècle dernier au Hüelgoat, et à Poullaouen.

Une légende marque le début de cette exploitation. Un soir, un homme» revenait de la forêt. Il longeait le ruisseau, lorsqu'il arriva à un endroit où les femmes lavaient à grands coups de battoirs. C'étaient les lavandières de nuit.

Ken na zeuy kristen salver

 Red e gwelhî linser

Dindan an erh hag an aer

.« Jusqu'à la venue d'un chrétien sauveur, il faut laver notre linceul sous la neige et le vent. »Et les funèbres laveuses de l'entourer. L'homme savait sa dernière heure ; venue, lorsque la plus vieille femme lui dit : « Aide-moi à essorer ce linceul et tu sera riche pour le reste de tes jours ». L'homme savait que quiconque rencontrait !  les lavandières de nuit devait avoir bien soin de tordre le drap dans le même sens  qu'elles. La Groac'h vit bientôt qu'elle avait devant elle un homme averti et ; fidèle à sa parole, lui remplit les poches de pierres brillantes d'argent. Rentré au Hüelgoat, l'homme montra sa fortune et les mineurs accoururent.

Depuis cinquante ans, les mines définitivement abandonnées laissent leurs 'bâtiments et leurs puits s'écrouler dans un décor lunaire de scories et de déblais qui n'est pas sans grandeur. Aujourd'hui, des paysans et des journaliers se sont installés dans ces villages nommés la Mine, Poullabas ou la Molette, en souvenir d'une machine qui fit la révolution en son temps.

Seul le lutin légendaire du sous-sol, « le petit mineur », doit encore gîter dans le filon. Les ouvriers de la mine le connaissaient bien : quand il frappait sa manette sur le fleuret, c'était signe de travail fructueux, mais lorsque les mineurs entendaient le bruit de sa hache, c'était l'annonce d'un accident,

BERNARD DE PARADES


 

D'ar ger