Le chaos de saint Herbot a disparu de la mémoire locale.  Le sanctuaire  du Roi Artur en Basse-Bretagne      Le manoir du Rusquec

Les ruines du tombeau du Gawn ou du Gwevrel sont situées en Plounévez du Faou et non pas en Locqueffret comme indique la légende de la carte postale .

Le site existe toujours caché  dans une plantation de sapins de Sidka, mais il s'agit en fait d'une ancienne allée couverte.

A un kilomètre de la chapelle de Saint-Herbot, sur le flanc d'une montagne, se trouvent les ruines d'une grande allée couverte, connue dans le pays sous le nom de tombeau du Géant (Bé Keor). La tradition rapporte que là était enterré un géant dont le corps, lors­qu'on le mit dans le tombeau, avait été replié neuf fois sur lui-même et que chacun de ces plis avait neuf pieds de longueur. La seule particularité que l'on raconte de lui est qu'ayant un jour, en se promenant, passé par-dessus l'église de Saint-Herbot, l'extrémité de la tour toucha le haut de ses jambes. « Tiens, dit-il, la fougère est bien haute dans ce pays-ci. » II est probable que ce géant est le même que celui de la légende de Saint-Herbot (près Huelgoat). »

(Le Men, Revue celtique, 1.1, p. 415-417).

« Près de Saint-Herbot est le dolmen, autel et tombeau d'un druide, qui passe pour recouvrir la dépouille d'un géant que vainquit dans une lutte acharnée le saint patron du lieu, et dont l'horrible cadavre ne put entrer dans cette vaste tombe que coupé en soixante-dix-sept morceaux. »

(Galerie bretonne, 1.1, p. 136)

Notes d'un voyage dans l'ouest de la France de Prosper Mérimée en 1837

A un quart de lieue de Saint-Herbot , M. Junker me fit remarquer un groupe de pierres dont l'origine est inconnue. Il se trouve dans une lande , sur le penchant de l'une des collines dont l'ensemble se nomme la montagne Noire. C'est une espèce de dolmen composé de tables de schiste noir assez minces, les unes plantées verticalement, les autres  horizontales posées au-dessus. On voit peu de ces dernières qui aient plus de cinq ou six pieds de long ; les piliers ne s'élèvent pas à plus de deux ou trois pieds; enfin, par sa forme et par son étendue , ce monument se rapproche beaucoup des kystvens des environs de Saint-Brieuc. Il a environ trente-cinq pieds de long sur quatre à cinq de large ; mais on s'aperçoit qu'un assez grand nombre de pierres ont été enlevées. L'extrémité O.-N.-O. est fermée par une pierre faisant angle droit avec les autres ; on ne peut aujourd'hui savoir si l'extrémité opposée était ou verte comme l'est d'ordinaire la partie orientale d'un dolmen. Ce groupe de pierres s'appelle dans le pays le Tombeau du Géant, et l'on conte que celui qu'on y enterra était si grand qu'il fallut le plier sept fois sur lui-même pour qu'il tînt dans cette enceinte '. Je suis porté à croire que c'est un véritable dolmen, bien que la nature des matériaux le distingue notablement de tous ceux que j'aie vus ou dont je connaisse la description.. .

 Comparés aux énormes blocs de la Bretagne et de l'Anjou , ces dalles de schiste paraissent méprisables. Malgré mon scepticisme en fait de monuments celtiques, je me fis une hypothèse pour expliquer la construction exceptionnelle de celui-ci. Ce dolmen , me dis-je , date d'une époque où la religion des druides était persécutée ; ces sectateurs ne pouvaient célébrer qu'en secret leurs mystères, et par conséquent pour élever des dolmens ils choisissaient des matériaux d'un transport facile.... Mais cela , je le sens, ne vaut pas la peine d'être discuté.

•  Menez du - allée couverte

X : 142,860 ; Y : 2387,530 ; Z : 249

Le Men, 1872 : "A un kilomètre de la chapelle de Saint-Herbot, sur le flanc d'une montagne aride traversée par la route, se trouvent les ruines d'une grande allée couverte connue dans le pays sous le nom de "Tombeau du Géant" (Be-Keor, altération de Bez-Coar ou Cour [....]. La tradition rapporte que là était enterré un géant dont le corps, lorsqu'on le mit dans le tombeau, avait été replié neuf fois sur lui-même, et que chacun des plis avait neuf pieds de longueur. La seule particularité que l'on raconte de lui, est qu'ayant un jour, en se promenant, passé par-dessus l'église de Saint-Herbot, l'extrémité de la tour toucha le haut de ses jambes : "Tiens, dit-il, la fougère est bien haute dans ce pays. " Il est probable que ce génat est le même que celui de la légende de saint Herbot. "

Bigot, 1884, p. 151 : "En Loqueffret, dans la montagne noire ou Ménez-Du, est un vestige de galerie appelée Béguéor, ou Tombe du géant. Cette galerie a 14 mètres de longueur sur 2 mètres de largeur moyenne, elle est ouverte du côté nord-est et fermée vers le sud-ouest par une large pierre plate debout. D'après la chronique un géant de 9 pieds de long aurait été enterré en ce lieu. Cette galerie formée de deux rangs de pierres debout était recouverte par des dalles brutes. "

Abgrall, 1890 : "C'est un dolmen qui porte en breton le nom de Bez-Guevrel et qu'on appelle en français tombe de Gargantua (?) Cette sépulture a des dimensions très considérables, mais le géant était si grand, qu'il a fallu le plier en neuf pour l'y l'enfermer.

Chatelller, 1897-a : "Sur le versant Nord de la montagne de Saint-Herbot, sur le bord Sud de la route montant de Saint-Herbot à Loqueffret, à la base du pic de Bec-ar-Roch, dépendant de la commune de Plonévez, on voit les restes d'une allée couverte qui avait 15 mètres de long sur  2 mètres de large et était orientée Nord-Nord-Est Sud-Sud-Ouest. Lestables n'existent plus. Deux piliers ayant 1 m, 30 au-dessus du sol et la pierre fermant l'extrémité Sud-Sud-Ouest du monument, mesurant lm,50 de large sur lm, 75 au-dessus du sol, sont seuls restés intacts. Les autres piliers ont été brisés au ras du sol. "

Chatellier, 1907, p. 179 : "Sur le versant Nord de la montagne de Saint-Herbot, sur le bord Sud de la route montant de Saint-Herbot à Loqueffret, à la base du pic de Beg-ar-Roc'h dépendant de la commune de Plonévez, on voit les restes d'une allée couverte qui avait 15 mètres de long sur 2 mètres de large, et était orientée Nord-Nord-Est Sud-Sud-Ouest. Les tables n'existent plus. Deux piliers ayant lm 30 au-dessus du sol et la pierre fermant l'extrémité Sud-Sud-Ouest du monument, mesurant lm 50 de large sur lm 75 au-dessus du sol, sont seuls restés intacts. Les autres piliers ont été brisés au rez du sol. "

Guénin, 1911 : "A Brennillis, en Loqueffret, le Bez Guevrel ou tombeau du géant, est un dolmen, à propos duquel on réédite la légende du Bé Kéor de saint Herbot. Tout récemment, ce dolmen aurait été appelé tombe de Gargantua. (F. L., IV, 35, d'après Abgrall.)"

Guénin, 1911, p. 227 : "A un kilomètre de saint Herbot, les ruines d'une grande allée couverte sont appelées Bé Kéor (tombeau du géant), et, quand on le mit dans sa tombe, il avait été replié en neuf plis de neuf pieds chacun. D'après une autre tradition, le géant, vaincu par saint Herbot, aurait été coupé en 77 morceaux pour pouvoir entrer dans son tombeau. (F. L., IV, 35. R. arch.Finist., XI, p. 153.)

"Guénin, 1934 : "1940. -Le tombeau de Kéor. Com. et cant. du Huelgoat.

A 1 km. de Saint-Herbot, les restes d'une grande allée couverte sont appelés Bé Keor. Le géant y aurait été replié neuffois sur lui-même92 et chacun de ces plis serait de neuf pieds. Une autre tradition veut que Kéor ait été mis en pièces par S. Herbot, qui le coupa en 7 7 morceaux, afin de pouvoir le faire entrer dans son tombeau. Sébillot, Folklore, t. IV, p. 35 et Rev. Arch. du Finistère, t. XI, p. 153."

Guénin, 1934 : "1949. - Le « tombeau » du géant Guevrel, en Loqueffret, cant. de Pleyben

92 La légende peut s'expliquer par ce fait que les paysans onL vu souvent, lors des fonillos, des squelettes aux jambes repliées.


Le sanctuaire près chrétien du Koad-Elez

 

La tradition mythique est centrée ici sur le héros celtique (demi-dieu) Ogmios(colosse aux pouvoirs magiques et  psychopompe dont l’attribut était une chaîne , l'Héraclés celtique,"le Gargantua des légendes" l'Hercule le Jesus païen .. Ici il s'appelle GEWR , comme dans toutes les traditions indo-européennes concernant le Gargantua   le pied du géant glissa; il tomba et il ne se remit pas de sa chute .Il mourut  .Notre géant GEWR , peu après et fut enterré sous le tumulus de la crête   du roc'h bleingueor  qui surplombe le hameau de Saint Herbot. Il fut replié neuf ou sept  fois sur lui-même,ce qui fait penser à la souplesse  d'échine d'un serpent. N'est-il pas en réalité  le serpent  des anciens cultes et qui a en fait  les mêmes  attributs de la  légendaire Vouivre . D'ailleurs Saint Herbot, tenu pour le vainqueur , ne serait peut-être pas différent de lui :ce nom ne vient-il pas du "celtique"Sarpatos,comme le géant Herpin du Roman de la Table-Ronde.(le S gaulois  évoluant en H  en breton moderne.) .

 

Un surnom du Diable en breton est HERPIN  soi le serpent .Un autre surnom breton de Gargantua est Rannou ;un village de la vallée de Koad-Elez  porte le nom de Kerrannou ( Keraznou en 1490)

Dans le nom de la légendaire Vouivre, certains retrouvent une racine indo-européenne Gwer, Gwor, indiquant une idée de "chaleur" et dont dérivent des mots allemands, anglais et français qui ont perdu le son gutt"ural initial ou qui l'ont adouci en un f comme warm et four; en d'autres termes.           http://fr.wikipedia.org/wiki/Vouivre

Les représentations sculptées de la Gaule expriment le lien du serpent à l'eau : une partie importante des sculptures montrant un serpent a été retrouvée aux lieux de sources sacrées ou de sanctuaires d'eaux (comme Luxeuil, Sainte-Valdrée, les Sources de la Seine, Vichy...). Sur certaines figurations, on voit que bizarrement l'appendice du reptile prend la forme d'une queue de poisson; il était donc relié au monde aquatique (ainsi à Curgy, en Saône-et-Loire, ou à Lantilly, en Côte-d'Or) (Lacroix, 1997, 81, 83-84, et planche, 81).

La zone bordant la cascade près de l' ancien moulin s'appelle gwarenn gwarc'h :la friche ( un terrain pierreux à flanc de coteau) de la sorcière


Le géant Harpin du  Roman de la Table -Ronde de Chrétien de Troyes,

Ce personnage qui évoque spontanémént à l’oreille d’un bretonnant l’appui, le soutien apporté, voire le coup d’arrêt, ne trouve pas cependant dans de semblables étymologies chaussure à son pied. Nous préférons le rapprocher de son collègue, le Gawr du Huelgoat, et du saint bien particulier qu’on dit être le vainqueur de ce dernier et qu’on honore comme un protecteur du bétail et un collectionneur de queues de vaches, saint Herbot, doté d’une superbe chapelle en Plonevez-du-Faou, à proximité des marais et de la rivière de l’Ellez. Herbot nous paraît avoir succédé à un Sarpatos gaulois, autrement dit à l’un de ces grands serpents ou dragons qu’on vénérait par la campagne armoricaine. De là avons-nous tiré que Herbot, comme le Gawr, devait être en notre temps la pérennité d’un monstre de ce genre, d’ailleurs bon enfant et se prêtant à défendre les troupeaux contre les loups. Harpin n’est pas très éloigné, ni comme personnage, ni comme phénomène linguistique. En phonétique historique du breton, il apparaît normal que le mot vienne d’un * Sarpinos qui rejoint le * Sarpatos celtique, le breton Sarpant et le Serpent du français moderne. Le mot a été romanisé, d’où le maintien du p, tandis que Herbot continuait à évoluer en phonétique bretonne. La terminaison – inos est connue en celtique comme la terminaison – atos et il ne semble y avoir là que variante de peu d’importance. On parviendrait en admettant ce schéma, à une conception nouvelle des géants de la Fable, et de la tradition arthurienne en particulier, qui ferait d’eux et des Dragons les mêmes êtres, à la fois très grands et serpentiformes. Gwenc'hlan Le Scouëzec   Arthur, Roi des Bretons d'Armorique

 L' autel où on dépose en offrande les queues de vaches '  

L'un des deux autels où on dépose en offrande les queues de vaches, l'autre servait à recevoir les mottes de beurre.

 

 

    Une miséricorde des sièges des stalles.

    SAINT HERBOT LE GRAND BOUVIER

    SAINT HERBOT Elgezheg << le menton long>>

     

    Dans un vallon au bas du Rusquec, un jour, un pauvre moine vint construire son ermitage. Il arrivait de Berrien d'où les femmes l'avaient chassé à coups de pierres, parcequ' il catéchisait à l'excès leurs maris. Pour les punir, le moine avait prédit que désormais nul pouvoir, fût-il surnaturel, ne pourrait débarrasser Berrien des pierres qui encombraient son sol. Mais la sainteté de l’ermite s'est affirmée sur d'autres propos que ceux de cette légende populaire et a prouvé avoir conduit vers le Seigneur les âmes montagnardes.

    Guèvrel, le propriétaire du Rusquec, bien que païen, n'accueillit pas trop mal l'ermite. Il lu, prêta même une paire de bœufs blancs pour le charroi des pierres de son logis. Mais bientôt le géant remarqua que ses fermiers, au lieu -de travailler, préférait réciter les prières et chanter les cantiques du Saint. Il en était de même de sa femme et de sa fille que l'ermite avait baptisées. Guèvrel entendait rester maître chez lui et le plus simple était donc d'envoyer Saint Herbot jouir du délice du Paradis des anges. Il choisit une nuit sans lune où l’ermite dormait en toute quiétude. En levant sa masse pour l'écraser, il glissa et tomba en avant sur la tour de l'église. La flèche, qui existait alors, lui défonça l’estomac. Il put se dégager en la renversant, et se traînant jusqu'à la lande proche, il rendit un terrible dernier soupir. Les paysans l’enterrèrent dans une fosse où son corps fut replié sept fois sur lui-même. Des pies assemblées recouvrirent le tout en un tumulus que les montagnards nomment toujours Bez-Guevrel.

    Les bœufs que Guèvrel avait prêtés à Saint Herbot ne voulurent pas quitter l’ermite et après sa mort restèrent autour de sa tombe, accroupis tout le jour, côte à côte devant le porche. Les paysans des environs pouvaient s'en servir à condition de venir les prendre au soir tombé et de les ramener avant le chant du coq. Un jour, un fermier trop intéressé ayant voulu les garder après l'heure fatidique, les bœufs disparurent du placitre où ils veillaient fidèlement le Saint. Cependant ils n'abandonnèrent pas pour cela la contrée et des gens de foi affirment les avoir vu apparaître blancs et lumineux en la nuit et avoir parfois entendu, dans les prés avoisinant l'église, des beuglements qui n'avaient rien de ce monde.

    Saint Herbot aimait tant les bestiaux, qu'aussitôt en Paradis, il demanda d'être leur patron. De leur côté, les animaux lui sont demeurés fidèles. Aussi lorsque leurs maîtres ne les mènent pas au pardon de Saint Herbot, ils s'y rendent tout seuls, font trois fois le tour rituel de l'église et rentrent à leurs étables.

    L'église de Saint Herbot, dont la flèche ne fut construite que par la légende, est l'une des plus jolies (choses de Bretagne. Les trente mètres de sa tour rendent " plus petit le vaisseau ogival de sa nef ajourée de fenêtres flamboyantes. A l’intérieur repose, sous une table de granit sculptée à son image, Herbot, le Saint Patron. Un somptueux chancel Renaissance fait voisiner les Saints de Dieu et les sybilles païennes et sépare le chœur de la nef et des fameuses tables d'offrandes. En hommage au patron des bêtes à cornes, les paysans y déposent les queues de bœufs et de vaches que le recteur revend au bénéfice de la paroisse. Si le pardon est moins fréquenté que par le passé, les femmes de la région quand elles font du beurre récitent toujours la formulette :

    An Aotrou Sant Herbot

    A oar lakaad dienne-barz ar ribod

    Monsieur Saint Herbot sait faire venir la crème dans la baratte.

BERNARD DE PARADES  ( Huelgoat) Edition Jos Le Doaré  1955)

SEIGNEURS  DU  RUSQUEC

Une miséricorde des sièges des stalles.

Sur la hauteur boisée dominant Saint-Herbot, un château à demi ruiné est converti en ferme. Dans la cour d'honneur, les restes du grand logis béent de fenêtres plus grandes que les portes. Une vasque, un puits et un colombier solide comme un bastion, des murs croulant sous le lierre, des jardins livrés aux herbes folles. C'est le célèbre Rusquec,

Son architecture à tourelles et à portails gothiques le date du xvr siècle. Mais son arbre généalogique le racine fort loin dans les temps de Bretagne légendaire.

Il est dit que le Rusquec fut autrefois l'habitation de Guevrel, seigneur du lieu et géant par surcroît. Il avait une taille telle que dans ses promenades, il passait la main sur la cime de la forêt d'Huelgoat en répétant : « La fougère est vraiment belle cette année ».

Guevrel avait deux frères aussi grands que lui. A quelques lieues de là, dans les Montagnes Noires, ils se construisaient des châteaux à leur mesure. Les coups de leurs masses sur les rochers étaient tels que la terre en tremblait de Brennilis à Trégourez. Quand l'un d'eux faussait son outil, d'une voix de stentor, il demandait à l'un de ses frères de lui prêter le sien. Alors, par-dessus montagnes et vallées, le pic ou la masse voltigeait jusqu'à lui.

Guevrel avait ouvert sa carrière tout près du Rusquec. Dans les chaos, où naguère vivait en grondant une magnifique cascade, le géant façonnait ses pierres de taille que se reconnaissent, paraît-il, dans les soubassements du château. Mais Guevrel était un grand « soiffard » et pour se désaltérer sans quitter son travail, il n'avait pas hésité à faire venir à lui l'Elez, cette rivière montagnarde qui nait au pied de Saint-Michel-de-Braspartz. Pour boire, le gigantesque bonhomme se servait d'une coupe de granit qui existe encore devant la porte d'entrée du château. C'est la fameuse vasque du Rusquec, blasonnée des armes des seigneurs de l'endroit et de celles de maintes grandes familles de Bretagne.

Le Rusquec fut habité noblement jusqu'au milieu du dix-huitième siècle. Ses derniers possesseurs, les Kerlech, étaient, dit-on, les plus accommodants des maîtres. L'un d'eux se promenait souvent en chaise à porteurs. Mais son bon cœur le poussait à s'inquiéter de la fatigue de ses valets. Lorsqu'ils entendaient un « Reposez-vous donc mes enfants » les serviteurs s'empressaient de déposer leur charge sur le bord du chemin et de commencer une partie de galoche. Au bout d'un moment, le vieux marquis disait : « Allons mes enfants, c'est assez joué, en route !  Oh ! Monsieur le Marquis, vous attendrez bien que la partie soit finie. Et le Marquis attendait le temps voulu. Cet Alain de Kerlech prenait toujours la défense des paysans, à tel .point qu'un jour, à la foire de Saint-Herbot, il tua de son pistolet un maltotier venu de Brest pour percevoir une taxe sur la vente Des bestiaux.

Cela et bien d'autres choses expliquent pourquoi, au siècle dernier, dans la région, l'usage était de mettre chapeau bas quand on prononçait le nom des anciens marquis du Rusquec. Venant des descendants des fameux « Bonnets Rouges », dont le goût républicain ne date pas de 89, l'hommage avait sa valeur.

BERNARD DE PARADES  ( Huelgoat) Edition Jos Le Doaré  1955)

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LA VIE DE SAINT HERBOT

 

SAINT HERBOT

Camille CLECH Michel PENVEN Association <<Sur les traces de François Joncour>>(en vente au café GUILLOU Saint Herbot)

 

La vie latine fut sauvée de l'oubli par les "bollandistes, communiquée à eux par leurs confrères jésuites  de Quimper. Elle parut en 1715 dans le supplément  de juin des Acta sanctorum. Ce texte court s'attache à exalter les vertus du saint mais ne contient pas beaucoup de données sur le personnage et les lieux où il vécut.

Œuvre d'un auteur anonyme sa rédaction ne remonte qu'au XIVe ou XVe mais il aurait existé une version plus ancienne. L'auteur rapporte que "la guerre survenant, vinrent les Anglais qui ayant volé le chef du saint décoré d'argent et d'or ainsi que sa légende, les emportèrent en Angleterre".

S'il n'est fait aucune allusion aux dégâts causés à l'édifice, ces faits peuvent cadrer avec la guerre de Succession du duché au cours de laquelle les Anglais prêtèrent main forte aux montfortistes.

Cette perte n'empêcha pas, selon lui, d'innombrables miracles de se produire, il n'en retient que deux qui lui-ont été relatés par des témoins dignes de foi. C'est ainsi qu'un certain noble qui s'était engagé injustement par serment, sur le corps du saint, pour une affaire, envers un certain pauvre retrouva mort dans son écurie son cheval d'un grand prix,,(les serments sur les reliques des saints étaient une pratique courante): Le second miracle évoque quant à lui le cas d'un homme qui s'était proposé de visiter dans l'année l'église du saint et d'y apporter des offrandes pour ses animaux, mais qui négligea de le faire par cupidité; cela lui valut de retrouver dans l'étable ses animaux prostrés et presque morts. Ayant reconnu sa faute il se rendit à l'église et dans l'heure où il y entra tous ses animaux recouvrèrent la santé. Tant qu'il vécut il accomplit pieusement son vœu et ses affaires restèrent dès lors prospères;

A en croire l'auteur, Herbaudus c'est ainsi qu'il le nomme, serait né en Grande Bretagne de parents nobles. A son baptême il reçut ce nom composé de Her signifiant vigilant ou se levant et Baudus qui équivaut à don de Dieu ou bienfait. Devenu adulte il s'adonna à la prière, aux veilles et aux jeûnes. Attiré par le désert il arriva dans un bois où il rencontra dans une grotte solitaire un saint homme qui lui rappela les paroles du Christ, il prit congé des siens et gagna l'Armorique où il accomplit nombre de miracles.

Ayant voulu un jour construire dans un bois entre les rochers une cabane,

il en fut chassé par les femmes du pays malfaisantes  à coups de pierres, . Arrivé dans un autre bois il y rencontra une femme qui ramassait du bois, illuminée par la grâce de Dieu ,il lui posa sur la tête un gros rocher pour qu'elle le porte au lieu où devait être édifiée son église. Elle n'en sentit pas le poids bien qu'il fut impossible à des hommes en grand nombre de bouger la pierre, (ce rocher se trouve encore aujourd'hui dans les fondations de l'édifice.)

Il habitait parmi les serpents, les scorpions et les loups rapaces, sans que ceux-ci puissent lui nuire. Brebis, bœufs, serpents, loups  obéissaient ses ordres tout comme les oiseaux.

Un jour, une femme qui avait: vu son bétail enlevé par des bêtes vint lui demander son aide.

Grâce à ses prières, une foule de bêtes sauvages se présentèrent, ramenant le bétail, qu'elles tenaient par la gorge. En venant à la grotte du saint située dans la paroisse maintenant appelée par les autochtones Berrien en Halgouet (Huelgoat ancienne trêve de Berrien), une foule de malades, hommes qu'animaux, souffrant de la tête et des membres étaient guéris par lui.

Un ange lui ayant annoncé sa fin prochaine, un moine se présenta avec l'hostie consacrée et lui administra les sacrements. Des prêtres et d'autres religieux recueillirent son corps et l'ensevelirent dans l'église que les gens des alentours nomment maintenant Saint Herbaud où son corps repose en paix.


Albert LE GRAND (Hagiologist.), Joseph Marie GRAVERAN  Daniel Louis Olivier Marie MIORCEC DE KERDANET
1837

Est-il possible aussi que le P. Albert ait pu confondre St. Herbaud avec st. Herblon; St. Herbaud, dont le moindre pâtre de Cornouaille lui aurait dit l'histoire ? Ce saint anachorète en effet avait vu le jour dans la Grande-Bretagne, Majori Britannià oriundus. On lui avait donné le nom d'Herbaud, quià her inter pretatur vigilans, sive consurgens, et baudus quod idem est quod donum Dei. Il remplit fidèlement les conditions de son nom : vigilans enim vigilavit; et consurgens, sicut lux auroræ oriri visus est. Il vint en Armorique , s'y établit dans une épaisse forêt, y bâtit une petite cellule, speluncam in parrochiâ, quæ nunc ab incolis nominatur Berrien-an-Halgovet (Huelgoat); puis, une petite église, dont la pierre fondamentale était un grand rocher, saxum magnum, quod quidem in Ecclesiæ fundanento,usquè in hodiernum diem, omnibus notum est. Il fut l'apôtre de la contrée; y dissipa , par ses prédications, l'incrédulité des Gentils et confirma sa doctrine par des miracles sans nombre : les éléments et les bêtes sauvages lui obéissaient comme au Dieu de la nature : ibidem  commoranti oves , boves , serpentes , lupi rabidi ad nutum obediebant, aves quoque et volucres cœli, quià mandata Dei, cum omni cordis puritate , religiosè observa bat. « Ce dont on ne doit pas être surpris, dit un auteur; car » l'homme innocent mérite de jouir des avantages que le seigneur avait accordés à nos premiers parents et qu'ils ont perdus par leur péché; c'est ainsi qu'on voyait, dans les premiers » siècles de l'église, les animaux les plus féroces, quoique excités au carnage, venir se coucher aux pieds des martyrs et s'abstenir de leur faire le moindre mal; leur donnant, au contraire, » des marques de soumission.» St. Herbaud mourut en paix dans son Hermitage, et fut inhumé dans l'église qui a retenu son nom: in ecclesiâ, quæ nunc sancti Herbaudi à convicinis nominatur. (Hæc ex Bolland. excerpta.)Cette église est située dans un vallon sauvage, appelé le cahos, dominé, de toutes parts, par des montagnes, couvertes de chênes, de hêtres, de sorbiers, d'où s'élance, en hiver, un torrent furieux qui, se précipitant sur un lit de gros rochers, s'y brise, écume et jaillit, et, dans son cours, sautant de roc en roc, forme diverses cascades, dont les eaux turbulentes viennent s'apaiser enfin aux pieds du tombeau de l'Hermite. Non loin de là, vécut aussi le troubadour Eudes Marec, dans les bosquets de roses du château du Rusquec, « où, plus- tard, métamorphosé en ramier, il venait voltiger sous les croisées de la belle qu'opprimait le jaloux Caërwent



 

GWEVREL LE GEANT DU MANOIR DU RUSQUEC

collection personnelle

Gwevrel était un sacré morceau de bonhomme; il avait deux frères, aussi grands que lui. L'un appelé Gwinklaon, un homme effroyable, sa bouche à l'arrière, sur son dos, habitant Menez Toullaeron entre Spézet et Gourin; l'autre quelque part dans les bois de Laz. A la même époque ils étaient en train de bâtir leurs manoirs, les mêmes outils leur servaient, et quand ils avaient besoin d'un marteau ou d'une truelle, un cri pour le demander, et de suite les outils étaient jetés d'un manoir à l'autre. Le manoir du Rusquec étant fini, la plupart des ouvriers restèrent avec leurs familles dans les cabanes bâties aux environs pendant les travaux. Un jour vint un vieux moine appelé Herbot pour faire son ermitage dans la vallée près du Rusquec, sur les terres du géant. Il était venu là après avoir été chassé par les femmes de Berrien, où il avait auparavant son ermitage; on l'accusait d'avoir enjôlé les hommes, autant les vieux que les jeunes; au lieu d'aller aux veillées le soir, ils allaient écouter les sermons et chanter des cantique avec l’ermite. Il avait dû quitter le pays après avoir reçu des pierres lancées par les femmes; en s'en il avait jeté sa malédiction sur cette contrée, en disant "Jamais les terres de Berrien seront sans pierres" Le géant du Rusquec bien qu'il fut païen, le reçut et prêta des bœufs pour l'aider à bâtir son ermitage. Quelques temps plus tard les fermiers furent épouvantés en voyant un moine aveugle conduit par un loup venir rendre visite à Herbot. C'était Hervé, ermite du Menez Bré. Le géant quand il le vit se mit en colère : "Hopala" dit-il, "j'ai été imprudent en laissant s'installer au pays un fainéant; les fermiers passent leur temps à écouter des discours et à chanter des cantiques. A cause de cet ermite le travail n'est pas fait en temps voulu. Qu'ils s'en aillent d'ici aller prêcher et chanter dans un lieu d'où on entendra plus parler d'eux. Car s'ils testent au pays, bientôt ce sera la famine ici' Fantic, l'épouse de Gwevrel, et Laid sa fille, gagnées par la foi chrétienne et baptisées depuis peu de temps, les défendirent et les aidèrent du mieux qu'elles purent. Aussi  Herbot fut laissé en paix pour un moment. Hervé ne resta guère à l'ermitage du Rusquec, car on avait besoin de lui au Menez Le géant toujours en colère se demandait comment il se débarrasserai du Saint ermite; il alla parcourir le pays pour prendre l'air; pendant ce temps Herbot commença à bâtir une église. Ce ne sont pas les animaux qui lui manquaient pour charroyer, ni les bras pour l'aider. Fantic et sa fille lui procurèrent tout le nécessaire pour ce travail, et ainsi, comme par miracle, l'œuvre fut achevée et en peu de temps une très belle église était bâtie, avec un très beau clocher. Quand le géant revint, en passant à côté de l'église : "Tiens, donc" dit-il "voilà une touffe de fougère qui a poussé bien haut", et de l'enjamber, car c'était un homme bien élevé; malgré tout le coq accrocha son pantalon à i'entre-jambes, et s'agitant pour s'en tirer, le géant fit chair le clocher coupé au niveau de la balustrade l’église est restée depuis en cet état; le géant, en tombant, fut pris sous les grandes pierres, une d'entre elles lui écrasa la tête, tant qu'il mourut trois jours plus tard après avoir reçu les sacrements du baptême. Ensuite, il fut enterré au sommet de la montagne sur un lieu plat, où on lui a élevé une tombe à sa taille, et pour l'enterrer on le plia neuf fois, et chaque pli avait neuf pieds de long. Comme tombe il avait deux rangées de grandes pierres sur le chant et couvertes par de sacrées pierres larges. On l'appelle toujours tombe de Gwevrel, quoique aujourd'hui il reste peu de choses debout de cette tombe. Car un pauvre malheureux qui avait voulu bâtir une maison au boni du grand chemin auprès de "Bez Gwevrel" trouva là des pierres bon marché et proches pour le charroi. Aussi il détruisit la tombe pour faire sa cabane. Quand Monsieur le Maire vint pour y mettre le holà, le malheur était fait. Il ne restait plus que deux ou trois grandes pierres, sur leurs côtés en terre.

On doit regretter ce méfait.

François Joncour ( son parcours en centre Finistère association "Sur la trace de François Joncour 1997)

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. Le géant  le seigneur du RUSQUEC.

Une miséricorde des sièges des stalles.

A l'époque où les premiers missionnaires chrétiens arrivèrent en Bretagne, un saint personnage nommé Herbot vint établir son ermitage dans le lieu où est maintenant la chapelle qui porte son nom. Or, il advint que tous les habitants de ce pays étant païens, le saint homme fut exposé à de cruelles persécutions... Au nombre de ses plus cruels ennemis était le seigneur du Rusquec, un des hommes les plus savants du pays. Il avait parmi ses amis un géant énorme qui lui était entièrement dévoué, parce qu'il l'avait soigné dans une grave maladie. Un jour le savant païen fut trouver le géant et lui dit : « Je suis fatigué d'entendre si près de moi la voix de ce chrétien maudit ; je veux qu'en reconnaissance du service que je t'ai rendu, tu trouves le moyen d'empêcher le bruit de ses prédications et de ses cantiques d'arriver jusqu'à moi. » Le géant se mit aussitôt à chercher un moyen de se rendre agréable à son ami. Ce pays n'était pas alors ce qu'il est aujourd'hui. A la place où l'on voit les beaux bois du Rusquec, il n'y avait qu'une montagne aride, toute couverte de grands rochers. Les géants ne brillent pas par l'esprit ; mais il paraît que celui-ci en avait plus que les autres, car voici ce qu'il imagina : « Je vais, dit-il, enlever toutes ces grosses pierres qui couvrent la terre de mon bienfaiteur, et je les jetterai ensuite dans la rivière qui coule près de la maison de ce chrétien. Les eaux seront forcées de s'élever au-dessus du barrage que formeront les rochers, et le bruit qu'elles feront sera assez fort pour couvrir la voix de l'ennemi du seigneur du Rusquec, auquel je rendrai de la sorte un double service. » En quelques tours de main les rochers furent précipités dans la rivière et les eaux y formèrent une cascade dont le bruit devait dominer la voix de l'homme de Dieu. Mais il arriva que le bruit de la chute d'eau, quoique perceptible dans toutes les autres directions, ne se fit pas entendre du côté de l'ermitage... Le géant et le seigneur périrent tous les deux de mort violente...

A un kilomètre de la chapelle de Saint-Herbot, sur le flanc d'une montagne, se trouvent les ruines d'une grande allée couverte, connue dans le pays sous le nom de tombeau du Géant (Bé Keor). La tradition rapporte que là était enterré un géant dont le corps, lors­qu'on le mit dans le tombeau, avait été replié neuf fois sur lui-même et que chacun de ces plis avait neuf pieds de longueur. La seule particularité que l'on raconte de lui est qu'ayant un jour, en se promenant, passé par-dessus l'église de Saint-Herbot, l'extrémité de la tour toucha le haut de ses jambes. « Tiens, dit-il, la fougère est bien haute dans ce pays-ci. » II est probable que ce géant est le même que celui de la légende de Saint-Herbot (près Huelgoat). »

(Le Men, Revue celtique, 1.1, p. 415-417).

« Près de Saint-Herbot est le dolmen, autel et tombeau d'un druide, qui passe pour recouvrir la dépouille d'un géant que vainquit dans une lutte acharnée le saint patron du lieu, et dont l'horrible cadavre ne put entrer dans cette vaste tombe que coupé en soixante-dix-sept morceaux. »

(Galerie bretonne, 1.1, p. 136)


Les bœufs de Saint Herbot

Saint Herbot avait commencé par s'établir à Berrien sur les pentes de la rude montagne de l'Arrée. Sa prédication captivait tant les paysans qu'ils en oubliaient de travailler leurs terres. Du moins   leurs femmes le prétendaient. Quoi qu'il en soit du vrai, elles menèrent au saint une vie impossible. On lui vola les pauvres vêtements qu'il mettait à sécher, on parla de faire flamber sa hutte, on alla même jusqu'à jeter des pierres en criant des injures.

Herbot qui avait patienté longtemps, finit par s'emporter : « Que la terre de Berrien ne produise plus que du caillou ! Que Dieu même dans sa toute puissance fasse qu'on n'en puisse arracher les pierres ! » Et, sans se retourner, Herbot partit, laissant derrière lui des rochers semés par toute la campagne... Il arriva bientôt aux lieux où il devait se fixer jusqu'à sa mort et commença à bâtir son « penity ». Il lui fallait un attelage.

« Allez à mon troupeau, lui dit le maître du Rusquec, je vous donne deux bêtes à votre choix. » En fin connaisseur, Herbot choisit deux magnifiques bœufs, parmi les plus beaux. On dit qu'ils restèrent attachés au saint tout le temps de sa vie, tant et si bien qu'à sa mort ils ne voulurent se tenir ailleurs qu'auprès de son tombeau. Ils ne quittèrent ces lieux qu'à la. suite de ce que je vais vous dire.

Une coutume s'était établie qu'on pouvait venir prendre les bêtes pour les labours, le matin au lever du soleil... « Mais à une condition, Jean-Marie, c'est que tu les ramènes avant le coucher du soleil!,! » Or, un jour, il y eut un Jean-Marie si acharné au travail qu'il vint prendre les boeufs avant l'aurore, et ne les reconduisit qu'une heure après que la nuit fut venue.

Le lendemain, les bêtes avaient quitté le tombeau de saint Herbot pour ne plus revenir. Certains affirment que dans les nuits noires deux grands bœufs lents errent dans la campagne en meuglant. Mais personne, jusqu'ici, n'a pu les approcher.

paul Marzin

Y-P Castel ( Légendes dorées des saints bretons  Editions de Jos  Le Doré 1960 )

La Bretagne  par M. Jules Janin  ( 1844)

Tout-au-dessous de cet abîme, au bord de son bel étang, est situé le bourg de Huclgoat. À quelques lieues plus loin", entre la Fouillée et Gourin, non loin de Saint-Derbot, admirable chapelle perdue au milieu du désert,on rencontre une cascade plus remarquable peut-être que la cascade du lïuëlgcat. Les eaux de l'Ëlcz se précipitent de ces hauteurs dans une étroite vallée; pendant un quart de lieue vous suivez  l'eau bondissante sur son lit de rochers. A chaque pas, dans ces montagnes, la nature change d'aspect : précipices, rochers, sentiers glissants, vallées charmantes pleines de repos et d'ombrage, prairies, métairies, moulins; au fond de la vallée les gras pâturages et les grands bœufs dont il est parlé dans Virgile.Puis, peu à peu, à mesure que s'élève la montagne, paraissent les bruyères, se montrent des ajoncs stériles; la terre est nue, le quartz étincelant a remplace les herbes verdoyantes; parfois, et surtout vers le printemps, sur la pente inclinée de ces montagnes, s'élève une épaisse fumée : c'est le paysan de Bretagne qui brûle les ajoncs dont la cendre servira à féconder la moisson prochaine.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2051002/f1

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Janin

 


  La légende du penity de Saint  Herbot dans les bois du  Hüelgoat.

J’ai découvert  le sanctuaire de la légende dorée de la cabane entre des rochers du Saint ermite Herbot dans les bois de la Roche Cintrée ( Roc'h Warek en breton) en Hüelgoat qui fut chassé par les bacchanales de ce bois sacré lors de ma promenade journalière en VTT.

Cette loge d’ermite entre des rochers .Elle est celle de la légende de  saint Herbot Ce noble anglais de l’ordre des  Carmes de la fin du XIIIe siècle chassé de la Terre -Sainte, établi ici dans ce site breton qui ressemble  au Mont  Carmel et ses grottes et ses cascades par Jean II  duc de Bretagne  lors de la huitième. croisade?  C'est sous son règne que vécut  Saint Yves Hélory de Kermartin († 1303).

Saint Herbot ayant voulu un jour construire dans un bois en Halgouet entre les rochers une cabane, il en fut chassé par les femmes du pays malfaisantes à coups de pierres, . Il y rencontra une femme qui ramassait du bois, illuminée par la grâce de Dieu ,il lui posa sur la tête un gros rocher pour qu'elle le porte au lieu où devait être édifiée son église. Elle n'en sentit pas le poids bien qu'il fut impossible à des hommes en grand nombre de bouger la pierre, . En venant à la grotte du saint située dans la paroisse maintenant appelée par les autochtones Berrien en Halgouet (Huelgoat ancienne trêve de Berrien), une foule de malades, hommes qu'animaux, souffrant de la tête et des membres étaient guéris par lui. Un ange lui annonça sa fin prochaine dans sa grotte .

Saint Herbot avait commencé par s'établir à Berrien sur les pentes de la rude montagne de l'Arrée. Sa prédication captivait tant les paysans qu'ils en oubliaient de travailler leurs terres. Du moins leurs femmes le prétendaient. Quoi qu'il en soit du vrai, elles menèrent au saint une vie impossible. On lui vola les pauvres vêtements qu'il mettait à sécher, on parla de faire flamber sa hutte, on alla même jusqu'à jeter des pierres en criant des injures.

Herbot qui avait patienté longtemps, finit par s'emporter : « Que la terre de Berrien ne produise plus que du caillou ! Que Dieu même dans sa toute puissance fasse qu'on n'en puisse arracher les pierres !

.Sur ce chemin qui mene de la voie romaine à la mine et au chateau du Gouffre fut découvert un morceau d'un vase en or d' après Cambry(1798).


 

Le chaos de saint Herbot a disparu de la mémoire locale.  Le sanctuaire  du Roi Artur en Basse-Bretagne