Le  Huelgoat ville de garnison durant la Grande Guerre 

http://an-uhelgoad.franceserv.com/images/exposition-mairie.pdf

Les huit documents, installés sur des grands panneaux par l’employé communal Serge Losquin, mardi 6 novembre, dans l’après-midi, seront visibles depuis l’extérieur. Cette exposition est le résultat des recherches de Philippe Le Borgne. Il a collecté des témoignages de Huelgoat, ville de garnison ayant accueilli sur son territoire le 72e régiment d’infanterie.

La maison de retraite Mont Leroux aurait servi d’hôpital pour les militaires blessés ou malades. Une photographie représente une tranchée  "1914- 1918 " au Fao , près d’un champ portant le nom de « garenne des tranchées »

. Un texte retrace les évènements sanglants de la bataille du 22 août 1914 à Maissin au cours de laquelle huit soldats de Huelgoat seraient morts pour la France. D’autres photographies montrent le maréchal Foch en visite à Huelgoat en septembre 1921, en compagnie du maire de l’époque, Louis Lallouet, et l’inauguration du monument aux morts à la chapelle des cieux, en présence du sous-préfet, Jean Moulin, le 6 mars 1932.

Une page d’histoire riche en renseignements.La cérémonie du 11-Novembre pour le centenaire de la fin de la Grande Guerre sera marquée cette année par une exposition de documents et d’anciennes cartes postales témoignant de cette période dans la salle des mariages.

https://www.letelegramme.fr/finistere/huelgoat/exposition-des-temoignages-sur-la-grande-guerre-07-11-2018-12126499.php#JE3wE4JZR3b540WF.99

Mon expo à la  Mairie

http://an-uhelgoad.franceserv.com/images/liste-monument191403.pdf


 

  Le Centre d' instruction du 72 RI  était au  Huelgoat entre 1915 et 1916 , en  1917 il fut déplacé à Lesneven  

Le 72e régiment d'infanterie (72eRI)  d' Amiens et Le 272e régiment d'infanterie (272eRI) constitué en 1914 avec les bataillons de réserve du 72erégiment d'infanterie.

  Après l' occupation allemande de la ville d' Amiens en août 1914, le dépôt de son corps militaire fut transféré à  Morlaix .son centre d' instruction était au  Huelgoat du fait de la gare ferroviaire de  Locmaria proche de  Morlaix , de ses nombreux hotels pour loger les soldats ,sa caserne comme commandement  , des chambres de l' hospice devenues une infirmerie et un lieu idéal pour des terrains d' entraînement militaire d ' où les tranchées de la  Grande  Guerre de la vallée de la rivière de  Kerbizien  qui sont encore aujourd' hui toujours là

Emile  Rich , originaire d'Alsace, rencontra une fille de mon pays lors de ses classes Marie Louise  Le Corre , durant ses classes au Huelgoat  au 72RI ,il revint après-guerre au Huelgoat pour s'y marier , y rester et y habiter . Il travaillait comme contremaître  à l'usine hydroélectrique de Saint -Herbot et habitait en haut de la chapelle. Pendant  l' occupation  il avait  inventé et fabriqué une voiture électrique  il faisait l' allez retour domicile et son lieu de travail, l'usine hydroélectrique de Saint -Herbot dans cette voiture électrique. Une première en  France je pense en cette période de restrictions de carburant !

 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62266695/f2.image

http://72emeri.pagesperso-orange.fr/crbst_181.html

 

Ce chemin qui est sur les terres de Patrick Le Scraigne est en fait une tranchée d’exercice du centre d’instruction du 72 RI d’Amiens replié au Huelgoat .Les anciens dont son père l' appelaient ces grandes parcelles de terre qui longent  la rivière de Kerbizien, les Garennes des tranchées.)

  Toute le long de la vallée de Kerbizien  jusqu'au Crann  était leur terrain de manoeuvre . Je me demandais pourquoi, il y avait des fils de fer des armées dans mes haies de ma maison de la Route des Carrières , l'explication était  là ?

Occulté de la mémoire locale, ce terrain des tranchées, cela est du à ce que La 3 fallschirjager-division de parachutistes leur PC général du 28 janvier 1944 au 8 juin était au Huelgoat C'était leur terrain d' entrainement à tirs réels . ( témoignage de Yves le paysan du Crann qui est mon ancien collège du CIA ). Son père avait rencontré ces diables verts ici  prés de là  .il avait trouvé après la guerre dans un de ses champs sur la vallée de Kerbizien une sacoche militaire qu'l avait jeté dans un talus, il y mit le feu quelques années plus tard à ce talus, en rentrant à son village il entendit une déflagration violente.


 

Les parachutistes nazi de Ramcke (les Diables verts)  durant leurs séjours en juillet 1944 aux écoles du  Pouly s’entraînaient pas aux combats ici ça devenait trop ingénue ils se cachaient de la population et se  

http://blog.ter-aelis.fr/5-diables-verts-a-huelgoat/

 son arrière-grand-père  habitait en face de chez moi d' après ma voisine Marie UHEL  il fut assassiné par des parachutistes  en rentrant  du commerce qu'il tenait au bourg à  chez lui  il sur le chemin du canal  bien après les grands combats  dont ceux du pont du canal  par les diables verts.


 

Propos du general SCHIMPF ( relaté dans MILITARIA HS 54):" les troupes peu à peu en camions, par groupes d'environ 500 hommes.Il s'agit de jeunes gens insuffisamment entrainés, qui se sont tous portés volontaires et dont l'âge moyen est de 21 à 22 ans.Leur moral et leur fighting spirit est très élevé et nous réussissons à en faire tous d'excellents guerriers.Les cadres, les officiers subalternes et les sous-officiers viennent pour la plupart d'unités parachutistes déjà bien aguerries; ce sont des vétèrans qui ont l'expèrience de la bataille.Tout cela donne une excellente base de départ en ce qui concerne l'entraînement de la division, le seul point noir étant le manque de temps pour former les jeunes recrues qui ne demandent qu'à apprendre.

Si l'arrivée des recrues est assez rapide, il ne peut pas en être dit autant du matèriel, qui ne nous est pas livré aussi vite que nous le souhaitons.

pendant les derniers jours du mois de janvier 44, la division recoit soudain l'ordre de se rendre en Bretagne, ou son entraînement sera achevé.Le transfert vers les Monts d'arrée et Huelgoat se fait par chemin de fer..

J'ai passé la journée au Fort d'Ivry pour regarder les photos concernant le Finistère.comme prévu, j'ai trouvé les paras à Huelgoat et une autre série, les paras à l'entraïnement dans le centre-Finistère.

Et là, surprise, le photographe allemand dit : 13° compagnie du régiment d'!nstruction 21 (Régiment Hermann) commandée par le Oberleutnant Gerhardt Opel.

Combat de la 3.Fallschirmjäger-Division durant l'invasion de la France de juin à août 1944

[i]L'activation de la 3.Fallschirmjäger-Division fut ordonnée le 15 décembre 1943. Le secteur d'organisation était situé vers Châlons-sur-Marne / Bar-le-duc / Joinville. L’état-major de la division avait été installé à Joinville. Au début de janvier 1944, je fus nommé commandant et pris en charge la division. La division était subordonnée au II.Fallschirmjäger-Korps dont le QG à ce moment-là était installé à Melun. Les troupes étaient arrivées par transport et au fur et à mesure la force s’éleva à environ 500 hommes. Il s’agissait la plupart du temps de jeunes hommes entre 21-22 ans qui s'étaient portés volontaires pour les Fallschirmtruppen. Très peu d’entre eux possédaient une quelconque formation. L'esprit de combat et le moral des hommes étaient excellents. Les sous-officiers et les commandants de troupes séparés avaient été au combat et provenaient d'autres unités parachutistes. Nous n'étions pas aussi bien lotis concernant le personnel et la formation. A ce moment, tout ce dont nous avions besoin était d’assez de temps pour former les jeunes recrues. La livraison des matériels prirent plus de temps.
Dans les derniers jours de janvier 1944, la division reçu soudainement l’ordre de se déplacer en Bretagne. Les troupes furent transportées par voie ferrée dans le secteur des Monts d’Arrée et de Huelgoat.
Au début, le mouvement fut considéré comme indésirable en raison du retard causé dans l'organisation de la division et des difficultés d'approvisionnement qui en résulteraient. Le nouveau secteur, cependant, fournit d’idéales conditions de formation. Il était à peine peuplé et les fermiers utilisaient seulement une petite partie de la terre. Des manoeuvres purent être facilement réalisées, autant que la pratique du tirs.

La division reçu une mission de combat pour le cas où l'ennemi envahirait la Bretagne. Par un déploiement de parachutistes et de troupes aéroportées dans les champs, l'ennemi essayerait probablement de prendre la ligne de montagnes des Monts d’Arrée. Ce serait un secteur très difficile à reconquérir. Dans cette option, la division fut subordonnée au XXV.Armee-Korps. Cela ne changea rien par rapport à sa subordination normale au II.Fallschirmjäger-Korps. La mission de la division dans ce secteur était d'empêcher tout atterrissage ennemi et de détruire les troupes aéroportées avant qu'elles ne puissent opérer tactiquement. Les emplacements et la répartition des troupes furent établis sur ce secteur de mission. Tous les secteurs de point de départ et les zones d’atterrissage devaient pouvoir être rejoint rapidement. Ces secteurs devaient être protégés par des emplacements de tir. Prenant ceci en compte, plusieurs sections des troupes, particulièrement de l'artillerie et des unités antiaériennes, furent reparties dans des baraquements sur les collines des Monts d'Arrée. Un service continuel de surveillance aérienne fût établi. En règle générale, les troupes ne furent aucunement été gênées par cette mission de combat éventuel et leur formation se poursuivit. Le vrai problème provenait toujours des livraisons de matériel, en particulier armes et véhicules. Ils arrivaient beaucoup trop lentement. Grâce à divers types d'improvisation, nous obtinrent quelques matériels qui nous permirent en fin de compte de satisfaire les besoins de formation. En raison de l'enthousiasme des jeunes recrues, de chefs expérimentés, et de bonnes conditions de formation, le développement personnel des soldats progressa de façon satisfaisante. Il atteignit un tel niveau que, au début de l'invasion, les troupes purent résister aux conditions laborieuses des combats mois-après-mois qui suivirent. Un rapport de la 1st Army US, capturé pendant l'une des batailles des Ardennes, reconnaît ce fait. La formation continua dans ce secteur spécifique aux parachutistes. Des soldats furent initiés au combat individuel, à la guérilla, en mettant l'accent sur le terrain et les armes. Plus tard, ils furent formés au combat au sein d’une force de la taille d’une compagnie puis d’un bataillon. Les sous-officiers furent initiés aux plans de guerre et aux jeux de guerre, ce qui renforça leur puissance de décision et leur technique de commandement. Enfin les troupes commencèrent à aller aux écoles de saut de Lyon et Wittstock. Tout ceci fût fait en prévision de leur utilisation. Au début de l'invasion, la majeure partie de la division était passée par ce cours de 3 à 4 semaines.

Au 6 juin 1944, les capacités de la division étaient les suivantes : Personnel : à quelques exceptions, 100 % Formation : prête pour les opérations de combat si elles n'exigeaient pas de préparatifs spéciaux. Armes : approximativement 70 %. Nous manquions toujours de 42 mitrailleuses et de canons antichars. Mobilité : pour une division entièrement motorisée, il n'y avait pas assez de véhicules. Seulement 40 %. Les pièces de rechange étaient très limitées. Il y avait également assez de carburant pour les véhicules.

Le 6 juin 1944 à 2h00, je fus avisé téléphoniquement par les officiers des opérations du QG du II.Fallschirmjäger-Korps que, selon des rapports par la 7.Armee, des parachutistes ennemis avaient atterrit à Coutances et que l'invasion attendue depuis si longtemps était commencée. Des parachutages et débarquements par mer à d'autres endroits devaient être envisagés. La division reçu l’ordre de se mettre en alerte de niveau II. Il n'y eu aucun ordre ou de briefing organisé au sujet d’un déploiement possible de la division vers un autre secteur. Je donnais l’ordre d’alerte aux unités subordonnées à la division, puis fît augmenter l'observation de l'espace aérien autour des Monts d'Arrée. Je ne déclenchais pas d’alerte totale car elle aurait été prématurée, aurait dérangé les soldats dans leur sommeil, et les aurait inutilement épuisé.

Le 7 juin 1944, vers 10h00, le général commandant le II.Fallschirmjäger-Korps, le Generalleutnant Meindl, donna l’ordre par téléphone ce qui suit (ce n'est pas in extenso) : « Il est certain que l'invasion a commencé. En plus des parachutistes sur le péninsule du Cotentin et à l’embouchure de l'Orne, il y a un débarquement principal par la mer. Le QG du II.Fallschirmjäger-Korps a pour mission, ainsi que la 17.SS-Panzergrenadier-Division, de rejoindre le secteur de Saint-Lô et l'est et de repousser l'ennemi au nord à la mer afin de rejoindre la côte. La 3.Fallschirmjäger-Division doit se déplacer immédiatement avec tous les véhicules disponibles vers le secteur d'Avranches. Le reste de la division doit commencer à marcher vers le front. L'ordre suivant sera donné d'Avranches où un central de transmissions sera installé. » Suite à cet ordre, l’alerte totale fut lancée et des ordres préliminaires donnés afin de préparer les troupes pour la marche. Pour la première fois, les problèmes de mobilité de la division (division entièrement motorisée) devinrent évidents. Ces problèmes avaient été à plusieurs reprises présentés à des QG supérieurs. C'était un fait grave que, sur les régiments d'infanterie de la division, seul un bataillon de chaque puisse être motorisé. Le reste des troupes de la division, les unités du Génie, de l’artillerie, des troupes antichar, possédaient seulement entre un tiers à la moitié de leur force motorisée. Le bataillon antiaérien qui avait été organisé en Allemagne, ainsi que le bataillon des transmissions, étaient bien équipé en véhicules et purent rendre mobile la plupart de leurs forces. On avait dû prévoir que les groupes motorisés arriveraient. Pour cette raison il fut nécessaire, afin de plus tard intégrer les forces ou d’éviter une relève difficile, de prendre un bataillon de chaque régiment aussi longtemps que possible jusqu'à ce que la division puisse être établie en secteurs régimentaires. Je décidais d'envoyer en avant les troupes motorisées composées d'un bataillon de chaque régiment d'infanterie, deux compagnies de sapeurs, deux batteries du bataillon d’artillerie, une compagnie du bataillon antichar, du bataillon antiaérien en entier, et du bataillon des transmissions. Ils emploieraient la nuit du 7 au 8 juin et couvriraient autant de distance que possible. Le premier officier général, accompagné de l’officier d’ordonnance et l’officier des transmissions de la division, fut envoyé en avance le 7 juin à 17h00 pour recevoir les ordres et établir un centre de message avancé à Avranches. Je dirigeais le mouvement du groupe motorisé, ainsi que les préparatifs pour la formation des deux groupes de marche. Tôt le 8 juin à 6h00, je suivis les groupes motorisés et rejoignit avec eux le secteur à l’est de Saint-Méen-le-Grand. Étonnamment, il n'y eu aucune reconnaissance aérienne ennemie durant la journée et aucune activité de chasseur-bombardier au-dessus de l'itinéraire de marche. Le mouvement de la troupe s’était déroulé sans aucune interruption ni perte. Vers 15h00, j’arrivais à la route au sud d’Avranches et rencontrais les officiers de mon état-major avancé. Ils me donnèrent des renseignements sur la situation. L'ennemi avait pris Bayeux et envoyé des reconnaissances en avant dans les bois de Cerisy. À 18h00, je devais être à Les Cheris pour la réception des ordres du général commandant (10 kilomètres au sud-est d'Avranches). Après avoir donné les missions de reconnaissance et d’installation d’un QG provisoire de la division à Saint-Georges (12 kilomètres au nord-est d'Avranches) (1), je roulais jusqu’au II.Fallschirmjäger-Korps. Là, je reçu l'ordre suivant : après l’arrivée du groupe motorisé, poussez en avant vers la lisière nord des bois de Cerisy et bloquez l'ennemi venant du nord et hors de Bayeux jusqu'à ce que le reste de la division soit arrivé. Après mon retour au QG de mon état-major divisionnaire à Saint-Georges, je transmis l'ordre avec les mesures d'exécution correspondantes au chef des éléments motorisés précurseurs, le Major Becker (2).Le matin du 9 juin, je roulais jusqu’à Saint-Lô où je fis un rapport au Général Commandant du LXXXIV.AK, le General Marcks, et demandais à être informé de la situation. A mon retour, je fus informé de l'arrivée du groupe motorisé directement au nord de Saint-Georges. Le groupe reçu l'ordre à pousser en avant au matin du 10 juin par Torigni / Rouxeville / Bérigny jusque sur la lisière nord des bois de Cerisy. Je fis personnellement une reconnaissance pour établir un poste de commandement divisionnaire au nord de Torigni et désignais une ferme dans les petits bois à l'ouest de Chapelle-du-Fest (3 kilomètres au nord de Torigni). Dans la soirée, je transférais mon état-major à cet endroit. Après l’arrivée du groupe de marche motorisé dans le secteur nord de Torigni, de nombreux véhicules de transport furent renvoyés vers les deux colonnes de marche afin d'accélérer leur arrivée.Pendant ce temps, les bataillons des groupes de marche qui avaient été en partie déployés sur des positions fortifiées autour des Monts d'Arrée par les commandants des régiments pour raisons de sécurité fut mis en l'alerte et répartis en deux groupes de marche. Le commandant des troupes de marche de la 3.Fallschirmjäger-Division, l’Oberstleutnant Liebach (3), reçu l'ordre suivant : les parties de la division qui n'ont pas été motorisées doivent se déplacer aussi rapidement que possible vers la zone de combat. Le mouvement doit rester caché de la reconnaissance aérienne ennemie ce qui signifie des marches le plus souvent nocturnes. L'avance commença le 7 juin à 19h00 en deux groupes de marche (A et B) sous la conduite des commandants des Fallschirmjäger-Regiment 8 et 9. Une partie des stocks de munitions pour canons distribués dû être laissée parce qu'il n'y avait aucun moyen de transport. Une caisse dû être portée par les troupes en plus des bagages et des munitions pour armes de petit calibre dans les poches. Quand les troupes atteignirent le premier objectif de marche à Carhaix, elles étaient en général épuisées. Ces troupes n'avaient jamais marché auparavant. Les bottes raides de saut de parachute n'étaient pas « cassées » et ceci eu comme conséquence un grand nombre de blessures aux pieds. Quelques chariots de ferme et carrioles tirées par des chevaux furent loués pour fournir une assistance. (Aucuns véhicules ni carburant ne purent être trouvés.) Chaque bataillon avaient besoin d'environ 45 chariots à cheval pour transporter les soldats blessés aux pieds. Les capacités limitées des lourds chevaux du nord français provoquèrent un lent trajet. Tous les deux jours, de nouveaux chariots furent loués. L’élargissement de la route et les difficultés liées au camouflage de l'opération posèrent des problèmes pour les commandants. Des routes principales aussi bien que de grandes villes durent être évitées et des routes secondaires utilisées. Des problèmes d’orientation, lesquels étaient en partie causés par le manque de cartes, furent surmontés par l’emploi de guides. La mobilité fut améliorée par la réquisition de bicyclettes. Une grande partie du groupe de marche, principalement les liaisons avec le QG, le QG avancé et les guides, fut rendue « roulante » de cette manière.Les courtes nuits obligèrent à une marche menée à un tempo soutenu de 40 kilomètres par nuit. Dans l'obscurité, les détachements hippomobiles devaient être tenus par la bride et les troupes durent fréquemment avancer « à tâtons » dans l'obscurité. Ces marches de nuit exigèrent beaucoup de discipline et persévérance de la part des troupes. D’autre part, cela souda les unités entre elles. On craignait des obstructions sur l'itinéraire de marche par la résistance française, mais cela ne se produisit pas. Durant les trois premiers jours, il n'y eu aucune perte à déplorer. La conduite des citoyens français était retenue, mais courtoise.Dans le secteur de cantonnement autour de Hédé, les troupes qui se reposaient pendant le jour, purent observer les escadrilles de bombardiers ennemis et être les témoins d’un largage de bombes sur Rennes. L'impression de l’incontestable supériorité aérienne ennemie marqua les troupes et leur fit comprendre le rôle du camouflage. Tôt le 15 juin, le premier groupe de marche, le groupe A, avait atteint le secteur au sud de Louvigné-du-Désert sans avoir de contact avec l'ennemi. Grâce à notre excellent camouflage, la masse des chasseurs-bombardiers ennemis convergeant sur nous n'avait trouvé aucune cible. Des bombes furent lâchées en grand nombre au petit bonheur sur les villes et les domaines inoccupés. Le soir, les véhicules des éléments motorisés de la division firent demi-tour et chargèrent deux bataillons (I. et II.Fallschirmjäger-Regiment 8 ). Ils avaient reçu l'ordre de se déplacer vers le secteur autour de Lamberville au nord-est de Torigni-sur-Vire au matin. En raison de l'obscurité, la difficulté habituelle fut rencontrée lors du chargement. Quelques colonnes allèrent dans la mauvaise direction provoquant des arrêts complets de circulation. Les ponts à Saint-Hilaire étaient barrés en raison des attaques de bombes ennemies et l’étroite déviation à l'ouest de Saint-Hilaire était encombrée en raison d'un accident d'autobus. En raison de ces conditions, la marche prit 24 heures. Seuls un état-major de bataillon et deux pelotons atteignirent les collines des avant-postes de combat de la division au matin du 16 juin. Les derniers éléments des groupes de marche A et B arrivèrent dans le secteur prévu de regroupement sur la ligne Caumont - Saint-Lô durant la nuit du 17 au 18 juin. En dépit des dégâts provoqués par les avions sur la route Brécey / Torigni, et, pour la première fois, l'activité nocturnes des bombardiers avec des bombes éclairantes (arbres de Noël), il y eu peu de pertes en hommes et matériels. Les jeunes parachutistes avaient parcouru le long itinéraire de la marche de 350 kilomètres en quelques 8 à 10 nuits dans des conditions défavorables et avaient résisté à l‘épreuve. Malheureusement, les développements de la situation ne permirent pas aux troupes de bénéficier d’un seul jour de repos. Le 10 juin, le groupe précurseur dirigé par le Major Becker avait atteint le secteur de Bérigny sur la route Saint-Lô / Bayeux.


Un texte de Kristian Hamon

Toutes les divisions allemandes comportaient un service chargé de la police, du contre-espionnage et de la lutte contre les partisans dans les territoires soumis à l’action de cette division. En général, un Kommando se composait de 25 hommes et gradés, tous militaires et volontaires. Le Kommando prêtait également assistance aux autres services de police allemande.Le Kommando I.C. de Landerneau a été créé le 17 avril 1944 auprès de la 343ième Division d’Infanterie. Il ne s’agit donc pas de la SD ou de la Gestapo, mais d’une unité de soldats de la Wehrmacht.Chef : Willy KrugerAdjoints : Friedriech Horch et Heinz Roosen-Rugen (tous parlent parfaitement le français)Sous-officiers : Meier / Otto Marhon / Fritch Soldats : Smith / Karl Thomas / Willy Schermann / Bruno Reiners / Peter Baus / Eliersch / Rechneck / Walluch / Koppe / Hametner / Peter. (Liste non exhaustive)Le véritable chef des opérations est Herbert Schaad, sous-officier qui était interprète à la Kommandantur de Landerneau. Schaad n’est pas n’importe qui, c’est un intellectuel connaissant très bien la culture française. Avant-guerre il a même fait une thèse à la Sorbonne !Afin d’accroître son efficacité, le Kommando s’appuie sur une douzaine d’agents et indicateurs locaux. Essentiellement des « Breiz Atao » issus du PNB, et surtout anciens proches de l’abbé Perrot, qui a été abattu cinq mois auparavant. Ce qui explique assurément leur volonté d’en découdre avec la Résistance. Il y a là André Geffroy, ami de l’abbé, qui avait réceptionné les armes allemandes débarquées en août 1939 sur la plage de Locquirec. Paul Le Reste, dentiste à Landerneau, chef d’arrondissement du PNB. René Le Hir, garagiste à Landerneau. René et Henri Caouissin, imprimeurs à Landerneau, fidèles de l'abbé. Enfin, et probablement le plus redoutable, Hervé Botros de Lanmeur. Je ne citerai pas les indicateurs (trices), car ils ne semblent pas avoir participé aux opérations. A ces nationalistes bretons, il convient d’ajouter deux autres jeunes agents, et non des moindres : Jean Corre, 21 ans, de Hanvec. Il avait rassemblé chez lui des revolvers et des cartouches dans l’intention de s’en servir contre les Allemands. Dénoncé, il est arrêté par Schaad le 1er mai 1944. Gabriel Poquet, 24 ans, de Quimper. Inspecteur de police stagiaire en 1942 à Calais, il quitte la police pour revenir à Quimper où il intègre la Résistance, membre du corps franc du groupe « Vengeance ». Dénoncé, il est arrêté par le Kommando le 8 mai 1944. Comment ces deux résistants ont-ils pu en arriver là ?Voici ce que raconte Paul Le Reste (PV 14/9/44) : « Vers mars je crois, j’ai appris qu’une formation allait être constituée à Landerneau par la Division pour sa protection. J’y allais pour la première fois un soir en compagnie des deux frères Caouissin et de René Le Hir (…) Pendant nos discussions, Schaad allait et venait et obtenait des renseignements d’un prisonnier se trouvant dans le couloir. Ce prisonnier prétendait connaître la région de Daoulas et donnai son avis à Schaad. Celui-ci nous apprit alors qu’il s’agissait d’un homme dont le cas était très grave mais qui acceptait de travailler pour l’Allemagne. Quelques temps après, Schaad demanda s’il pouvait le faire rentrer. Je répondis que rien ne s’y opposait. A ce moment là, j’étais en discussion philosophique avec un sous-officier. C’est ainsi que je vis Jean Corre pour la première fois sans connaître son identité. A une remarque qui lui fut faite sur son changement de camp, il répondit que cela correspondait mieux à son idéal. Corre parti, le lieutenant me demanda ce que je pensais de lui, je répondis qu’il avait l’air d’être sincère (…) Un jour je vis un autre jeune homme avec Corre au Kommando. Il ne m’a pas été présenté mais j’ai appris que c’était un nommé « Gaby » de Quimper qui était dans la même situation que Corre. » Retournés, ces résistants vont bien évidemment donner les noms de leurs camarades.Gabriel Poquet est formel (PV 7/12/44) : « J’ai connu Le Reste qui assistait aux réunions avec Le Hir, les frères Caouissin et Toullec, organisées dans un local du Kommando à la prison de Colleville. Tous ces autonomistes étaient armés de pistolets, portaient des papiers allemands, des laissez-passer de nuit. » Henri Toullec, 39 ans, charcutier à Landerneau, fait du commerce avec le Kommando : « Les 28 soldats qui s’y trouvaient avaient le droit de prendre de la marchandise chez moi. » A sa décharge, il faut reconnaître qu’il est intervenu en faveur de quelques résistants de Landerneau : Lizerin, Le Page, Lagadec, Bellon, les frères Begot. D’après Jean Corre (PV 22/9/44) : « Tous ces hommes participaient activement à de nombreuses opérations du Kommando revêtus de l’uniforme allemand et armés. Poquet et Corre participent aux tortures à coups de cravaches. Deux fois par semaines Le Hir et Le Reste assistaient aux réunions du Kommando. Eux aussi portaient l’uniforme allemand régulièrement. C’étaient plutôt des agents de renseignement. »Les opérations commencent le 25 avril avec la recherche de dépôts d’armes dans la région du Faou. Plusieurs dizaines d’arrestations, dont un résistant abattu.Le 6 mai c’est à Saint-Evarzec, le jeune Jean Auffret arrêté et torturé, trainé dans la rue une corde au cou. Il sera déporté.Le 21 mai, c’est l’affaire du patronage des « Gars d’Arvor » de Landerneau, le jeune François Pengam sera fusillé à Brest. Il y aura d’autres arrestations à Landerneau, à Carhaix, à Ploudalmézeau, Lesneven.Le 11 juin, le Kommando se rend à Guémené-sur-Scorff, où il sévira pendant 3 semaines.De retour début juillet à Landerneau, l’objectif est de retrouver le résistant qui a tué l’abbé Perrot. André Geffroy en fait une question d’honneur. L’expédition va se diriger vers trois objectifs : D’abord Bourbriac, ensuite Huelgoat et Scrignac.Jean Corre (PV 30/11/44) : « Je dois préciser que quelques jours suivant mon arrestation, me trouvant dans la pièce voisine de celle où discutaient Le Hir, Le Reste et les Caouissin, j’avais entendu qu’ils signalaient à Schaad l’affaire Perrot exécuté à Scrignac et donnant des renseignements sur Stéphan et une autre personne demeurant à la Croix-Rouge en Scrignac. Ils donnèrent également le signalement de l’exécuteur de l’Abbé Perrot. Expédition de Bourbriac, Schaad nous chargea Le Hir et moi de vérifier à Bourbriac la présence des deux frères Plassard en nous faisant passer pour des résistants venant de la part de Simon qui les avait signalés. »Schaad, Geffroy et Corre dirigent alors les opérations de Scrignac et Huelgoat : « Cette expédition eu lieu début juillet. Nous avons quitté Landerneau après avoir revêtu la tenue allemande vers 23 heures. En passant à Sizun une cinquantaine de parachutistes en renfort. L’opération débuta dans une ferme où l’on supposait que Stéphan se cachait. Une dizaine de maisons furent incendiées. L’opération se poursuit à Huelgoat. Arrestation de Louis Guillou, Antoine Aubry, Le Seach. Je reste à Huelgoat avec Le Reste. Les autres continuent vers Scrignac, 4 ou 5 arrestations dont Guyomarc’h, les frères Hennaf. Interrogées à Landerneau toutes ces personnes sont relâchées. » Pierre Caouissin participe à l’expédition de Scrignac et Huelgoat, il reconnaît avoir revêtu l’uniforme allemand avec Geoffroy, Botros, Corre à la recherche de l’assassin de l’abbé Perrot. Malgré tous ces efforts déployés, le Kommando ne mettra pas la main sur l’exécuteur de l’abbé Perrot.Les opérations reprennent :12 juillet, encerclement du maquis du Bot en Quimerc’h, un jeune maquisard abattu.14 juillet, attaque du maquis de Saint-Méen, le Kommando incendie deux maisons au village de Kerougon. 8 jeunes maquisards plus le fermier qui les cachait sont retrouvés abattus dans la cour de la ferme de Kerougon-Vian.Le 15 juillet, attaque du maquis de Scaër, qui fait 18 tués ou fusillés.3 août, encerclement du maquis du Nivot en Lopérec, cinq morts.Mais les Américains approchent. Le 6 août le Kommando se replie sur Brest puis entame une fuite pitoyable sur la presqu’île de Crozon où ils ont troqué leurs uniformes pour des vêtements civils et des faux papiers. Ils seront pratiquement tous arrêtés par les FFI.Voilà, résumée, ce qu’a été l’itinéraire macabre de ce Kommando. Par ses exactions, il n’a rien a envier au Bezen Perrot : des centaines d’arrestations et de morts. En tous cas, cette histoire prouve que les confusions étaient possibles et qu’il n’y avait pas qu’au Bezen Perrot que l’on trouvait des autonomistes sous l’uniforme allemand, et capables d’interpeller leurs victimes dans la langue bretonne.L'abbé Perrot et le Kommando.Décidément, la mémoire du recteur de Scrignac hante toujours les esprits ! Depuis sa disparition tragique un 12 décembre 1943, tout a été dit ou écrit. Martyr pour les uns, « collabo » pour les autres, pas tout à fait résistant, mais c’est en bonne voie depuis peu. Pourtant, interrogé sur la provenance des informations fournies à la Kommandantur de Quimper, un jeune interprète cite son nom. J’en parlerai plus tard.Le livre le plus sérieux sur cette affaire est sans conteste celui de Thierry Guidet « Qui a tué Yann-Vari Perrot ? ». Pour l’auteur, l’identité du meurtrier de l’abbé ne fait aucun doute (P.79) : « L’homme qui tua Yann-Vari Perrot se nommait Jean Thépaut. Né en 1923 à Scrignac, fils d’un cheminot et d’une garde-barrière, il travaillait lui-même aux chemins de fer, au Réseau breton, dont le siège se trouvait à Carhaix. Jean Thépaut ne résidait pas à Scrignac, mais dans une petite chambre à Morlaix. Voilà pourquoi il ne connaissait pas physiquement sa victime (…) En fait, dès le printemps 1944, les Allemands parviennent à identifier l’auteur du coup de feu. L’enquête est alors conduite par le kommando Schaad, installé à Landerneau (…) Le sergent Schaad reçoit de la Gestapo de Rennes une liste de suspects qui lui avait été adressée par une femme originaire de Huelgoat et vivant à Rennes (…) Au cours d’une expédition à Scrignac et à Huelgoat, les Allemands, accompagnés de militants nationalistes bretons, dont André Geffroy, arrêtent certaines des personnes figurant sur la liste. Mais Jean Thépaut parvient à passer entre les mailles du filet. Il semble qu’il se soit mis à l’abri en Normandie. Le Kommando reviendra à deux reprises au moins à Scrignac : en juin où il arrête notamment deux cousins, membres des FTP, Armel et Francis Coant, qui seront fusillés à Rennes quelques jours plus tard ; le 19 juillet où il essuie le feu de trois résistants, en tue un, Jean Bernard, et met le feu à sa maison. »Cette description des faits de Thierry Guidet, à quelques détails près, est confirmée par une déposition d’André Geffroy, agent du Kommando de Landerneau et proche de l’abbé Perrot : « Fin juin 1944 je suis venu à Landerneau en compagnie de Rohou de Landivisiau. Nous sommes allés voir Le Reste et je lui ai communiqué une feuille qui m’avait été remise à Rennes par Lainé. Cette lettre contenait quelques renseignements sur quelques personnes susceptibles d’avoir pris une part quelconque dans l’assassinat de l’abbé Perrot. Il y était désigné à Huelgoat Jean Seac’h, Louis Guillou, Antoine Aubry, deux frères dont le nom m’échappe déjà arrêtés et un autre surnommé Anatole, arrêté depuis quelque temps par les Allemands. A Scrignac, Guyomard, Laizet, Hénaff et Stéphan chef de gare.Il y avait une mention spéciale pour le nommé Thépault Jean, dit Jos, habitant rue Gambetta à Morlaix. Leur signalement et domicile indiqués avec précisions. Toute la bande devait se trouver à Quinimilin en Berrien au Huelgoat.Le Reste et moi avons lu la lettre et Le Reste a dit : « Oh ces renseignements vont intéresser Schaad »Une semaine plus tard je suis revenu à Landerneau. Je me suis proposé pour prendre part à l’expédition. Au Huelgoat nous avons arrêté Le Seac’h et Guillou et Aubry. Frappés et interrogés ils ont donné quelques renseignements. A Scrignac arrestation de Guyomard, Hénaff, le boucher, Laizet absent, Stéphan aussi.Les interrogatoires effectués par Schaad « ne donnaient rien ». Les renseignements de Lainé et concernant la liste des personnes avaient été fournis par la dame X.X., 25 ans, demeurant à Rennes et originaire du Huelgoat.Après le fiasco de l’expédition j’allais en compagnie de Chanteau voir cette dame. Elle maintint ses dires et ajoute même qu’elle avait omis de nous signaler un dépôt d’armes chez Aubry dans la cour. L’arrivée des Américains ne m’a pas permis de revenir à Landerneau. »Qui est Jean Thépaut ? Dans son ouvrage « 1270 militants du Finistère », Eugène Kerbaul en dresse une biographie plutôt élogieuse. Il le donne pour né à Scrignac en 1920, mais se trompe de date. Jean Thépaut y est né le 2 avril 1923 : « Il adhère à la J.C. ne 1938 puis au PCF. Cheminot à Morlaix. Sous l’occupation, propagandiste de la Résistance, il diffuse les tracts et journaux du PCF. En janvier 1941, il appartient à un groupe de l’O.S. et effectuera de nombreuses missions en France occupée, à Paris, Nantes, Bordeaux. A Paris il descendait dans un hôtel près de la gare Montparnasse. Il venait souvent à Paris, près d’une fois par semaine et en ramenait des armes, des revolvers surtout, des explosifs etc. A son actif, les sabotages en gare de Morlaix, des viaducs du Ponthou et du Relecq-Kerhuon, de la Soldatenheim de Morlaix, qui fit plus de 30 tués et blessés. Il l’exécuta tout seul en passant par les toits de la rue Longue en 1942. Il prit par à de nombreuses autres missions contre l’occupant et ses complices. A la fin de la guerre il s’engagea dans l’armée et devint officier. » Le plus étonnant dans cet ouvrage est qu’il n’y a rien sur l’abbé Perrot ! Thierry Guidet a fourni quelques explications intéressantes. Quoi qu’il en soit, on conviendra que pour un jeune homme d’une vingtaine d’années, et avec de tels « états de service », Jean Thépaut n’était pas un résistant comme les autres !Raison de plus pour s’interroger sur la pertinence d’envoyer un élément de cette valeur effectuer une mission dans sa commune d’origine. Surtout pour abattre un modeste curé de campagne, avec le risque d’être reconnu.Pour être franc, au début j’ai douté qu’il s’agisse bien du même Thépaut. Ce n’est qu’à la lecture du livre de Thierry Guidet en 2002, date de sa dernière édition, puisque lors de la première en 1987, j’avais quitté la Bretagne pour des raisons professionnelles, que j’ai compris qu’il y avait une homonymie.En effet, lors de mes recherches sur le Bezen Perrot, je découvre une rafle effectuée rue Saint-Malo à Rennes le 10 mai 1944 par les Allemands. Parmi les jeunes gens arrêtés, figurent plusieurs stagiaires de l’Ecole Normale de Rennes. Ces instituteurs reconnaissent alors en uniformes allemands : Jean Bourhis, alias « Guével », et Alan Heussaf, alias « Professeur » au Bezen Perrot ! Leurs anciens camarades de l’Ecole Normale de Quimper. Vous imaginez leurs têtes ! Conduits au camp Margueritte, ces instituteurs vont être nargués en breton par Bourhis et Heussaf, mitraillettes au poing. Voulant connaître l’origine de ces instituteurs, je me suis rendu à l’Ecole Normale de la rue de Saint-Malo de Rennes, aujourd’hui IUFM, voire s’il y avait quelques archives et l’on m’a communiqué le registre des inscriptions de 1944 ! Parmi eux, un certain Jean Thépaut, né le 6 juin 1923 à Morlaix, son père étant mécanicien rue de Brest. D’après le témoignage d’un nommé Derrien (11/6/45), instituteur à Tréméven, Thépaut était à l’armée en 1945 Je n’ai jamais su ce qu’est devenu cet homme, mais la similitude avec l’autre Jean Thépaut m’avait étonné.