Pluie sur la route de la gare, 1893

Cette toile de Sérusier en 1893, au Huelgoat sur la nouvelle route de la gare de Locmaria crée pour rejoindre le bourg. on distingue les vallées du Pont-r et de la Grotte d' Arthus ainsi que le chemin qui grimpe qui rejoint le canal  supérieur de la mine et les bois de la RocheWarek

L' endroit où a été faite cette peinture est en contre-bas de ma maison.

Adjugé 180 953 euros frais compris

Paul Sérusier (1864-1927),

Pluie sur la route, 1893,

huile sur toile, 73 x 60 cm.

Brest, samedi 10 mai 2008.

Thierry-Lannon & Associés SVV.

La péninsule armoricaine avec sa poésie et son charme rustique attira dès le milieu du XIXe siècle de nombreux artistes français et étrangers. Ils ont puisé là des sujets nouveaux, mais aussi inventé de nouvelles façons de peindre. Le village de Pont-Aven devint ainsi rapidement le point de ralliement des peintres désireux de chambouler les théories artistiques. Durant l’été 1888, Paul Sérusier découvre ce village proche de Quimper, où il loge à l’auberge Gloanec avec ses camarades de l’académie Julian. La veille de son départ pour Paris, le jeune homme passionné par les arts et les spéculations intellectuelles montre ses toiles, alors de conception très classique, à Paul Gauguin. Ce dernier vient de mettre au point, avec Émile Bernard, une technique appelée «synthétisme», qui rompt avec les traditionnels principes picturaux. Gauguin emmène aussitôt Sérusier sur le motif, pour une célèbre leçon de peinture le long de l’Aven, dans ce lieu charmant au nom évocateur, le bois d’Amour : «Comment voyez-vous ces arbres ? Ils sont jaunes ? Eh bien, mettez du jaune ; cette ombre, plutôt bleue ? Peignez-la avec de l’outremer pur ! Ces feuilles, rouges ? Mettez du vermillon»... Subjugué, Sérusier présente ensuite à ses confrères parisiens le petit paysage peint selon les directives de Gauguin. Abandonnant les canons classiques, l’oeuvre Le Talisman aujourd’hui conservée au musée d’Orsay prend immédiatement valeur de message et d’exemple à suivre. En théoricien enthousiaste, Paul Sérusier forme également le groupe des Nabis, avec Pierre Bonnard, Maurice Denis, Henri-Gabriel Ibels et Paul-Élie Ranson. Tous participent à la première manifestation synthétiste chez Le Barc de Bouteville, en 1891. Revenu en Bretagne l’été suivant, Paul Sérusier séjourne cette fois dans le Finistère, à Huelgoat, magnifique site au sud des monts d’Arrée recouverts d’épaisses forêts rocheuses. S’émancipant de la leçon de Gauguin, les oeuvres de cette période (1892-1894) touchent à la quintessence du synthétisme, à l’exemple de notre toile, dont les raccourcis audacieux font référence aux estampes japonaises. Vigoureusement bâtie, la composition déploie une mise en page hardie jouant des effets de l’arabesque. Placées au premier plan, deux Bretonnes aux silhouettes simplifiées semblent perdues au coeur d’un paysage grandiose, pourtant traité dans un cadrage serré. Les couleurs employées avec parcimonie sont aussi atténuées, pour recréer une harmonie subtile. Notre peintre a d’ailleurs confié à son confrère hollandais Jan Verkade : "Trois ou quatre teintes bien choisies, cela suffit et cela est expressif ; les autres couleurs ne font qu’affaiblir l’effet." Éliminant l’accidentel, l’anecdotique, Sérusier transcrit l’essentiel. Pour mieux retenir toute la poésie de la nature, sans la moindre note romantique.

Alors, ne gâchons pas notre plaisir et échangeons donc un petit coin de parapluie contre un coin de paradis. Sans complexes !

Chantal Humbert

Sérusier 1903

 

 Sérusier a peigné cette toile en 1903 .Ce ne peut pas être Chateauneuf du Faou. Ce  paysage ressemble beaucoup à la route du Gouffre en lacets qui longe le canal de la Mine, en contre-bas de la butte de la Roche Cintrée ou du virage du Moulin meur sur l'Hyéres près de Carhaix.