L'ile aux souris ( enez al logodenn. L'Allée Violette.
耶勒戈阿特 An Uhelgoad
J.B. Ogée (1780) : Huëlgoat; l'une des trêves de la paroisse de Berrien; à 9 lieues 3/4 au N.-E. de Quimper, son évêché; à 32 lieues 5/4 de Rennes, et à 6 lieues de Morlaix, sa subdélégation. Cette trêve relève du roi; les ducs y avaient jadis un fort château. C'était une ville murée, qui a été détruite, et ne forme aujourd'hui qu'une petite bourgade, environnée de la forêt de son nom, qui appartient an roi.
Il semble qu'on prenne plaisir en ce pays d 'Hüelgoat à entasser ruines sur ruines (Anatole Le Bras en 1890.) Je comprends pourquoi les peintres ont quitté Huelgoat pour ailleurs ?Mon tirage albuminé d'un professionel des années de 1870 du chaos du moulin de ma collection, Il y avait ce magnifique chaos qu a été débité en pierres de taille . Aujourd'hui Sur l' emplacement de la carrière Ritz un chalet néo-suisse et le bâtiment de l ' annexe !
Il y a vingt ans, frappé de l'inutilité de tous ces gros cailloux, on eut la suave idée de les exploiter comme pierre à bâtir, et, avec une pleine désinvolture, on se mit à les débiter à la scie, à les émietter à la poudre... La pierre branlante faillit y passer, et une partie du chaos se transforma en jolis petits moellons plus utiles, évidemment, et surtout de vente plus facile que les grands blocs primitifs.
Il fallut une intervention énergique pour arrêter cette mutilation.
Mais la plaie est là, cassure blanche, déflorant le site, comme un os brisé traversant les chairs. Et les coups de pioche ne se taisent pas. Peut-être essaient-ils, les malheureux, de retaper leurs cailloux disloqués?
Plus loin, heureusement, tout est intact: le «Ménage de la Vierge», série d'empreintes en creux, se cache mystérieusement au fond d'un amas de roches, tandis que tout en bas, tintent avec un timbre clair comme du métal, les petites cascades de la «rivière d'Argent».
. Victor Segalen. (en août 1899), Il fallut l' intervention énergique pour arrêter cette mutilation du Touring-club de France.
Victor Segalen A Dreuz an Avor en août 1899
Le petit train, cahoteux et lent nous dépose, vingt kilomètres plus loin, en face de deux omnibus, dont les conducteurs, avisant ma roue impotente et mollasse, se m'arrachent, en me jetant à la tête, comme un défi, les 6 kilomètres qui séparent Le Huelgoat de la gare qui prétend le desservir.
Certes, rien d'immérité, à la réputation de ce coin si spécial, luxuriant de végétation, crevassé d'abîmes vert profond où bruissent d'invisibles torrents. De larges routes en corniches, blanches et soignées comme des boulevards, courent entre des bois de sapins denses, opaques. C'est le paysage de montagne presque type, aux tons de chromos, acceptable en nature, peu désirable à noter sur la toile.
Un peu au hasard, nous prenons de nuit, suivant notre habitude, un avant-goût de ce que le grand jour nous détaillera le lendemain ; de la pénombre profonde sourdent lourdement des blocs immenses, d'autres, en pleine lumière, arrondissent leurs formes géantes, et, tamisant, grillageant la clarté sélénique, les sapins, en foule, superposent à l'infini leurs accents circonflexes feuillus.
De bonne heure, au jour, nous trottons derrière un tout petit guide, éveillé, tout menu... C'est une promenade circulaire à grande allure, et suivant l'inévitable itinéraire : le chaos, d'abord, conglomérat étonnant de blocs éboulés derrière un vieux moulin... La pierre branlante, dont les cent tonnes oscillent avec des grâces éléphantines sous quelques poussées rythmées...
Il y a vingt ans, frappé de l'inutilité de tous ces gros cailloux, on eut la suave idée de les exploiter comme pierre à bâtir, et, avec une pleine désinvolture, on se mit à les débiter à la scie, à les émietter à la poudre... La pierre branlante faillit y passer, et une partie du chaos se transforma en jolis petits moellons plus utiles, évidemment, et surtout de vente plus facile que les grands blocs primitifs.
Il fallut une intervention énergique pour arrêter cette mutilation.
Mais la plaie est là, cassure blanche, déflorant le site, comme un os brisé traversant les chairs. Et les coups de pioche ne se taisent pas. Peut-être essaient-ils, les malheureux, de retaper leurs cailloux disloqués?
Plus loin, heureusement, tout est intact: le «Ménage de la Vierge», série d'empreintes en creux, se cache mystérieusement au fond d'un amas de roches, tandis que tout en bas, tintent avec un timbre clair comme du métal, les petites cascades de la «rivière d'Argent».
Puis, nous voilà en pleine forêt, et vaste, et touffue : une appétissante salade de grands arbres, de taillis, de ruisselets érodant de gros rochers, faufilés à fleur de terre, et s'épanouissant brusquement au grand jour d'une clairière encadrée de sous-bois giboyeux, et cela durant des kilomètres.. La «Chambre d'Arthus», le «Trou aux Sangliers», le «Gouffre», énumère le petit guide...
En somme, des sites de montagne, et dignes de la Suisse ou des Vosges, m'affirme, dans l'omnibus, mon compagnon d'Impériale; mais, au reste, peu séduisants pour un peintre. Infailliblement, il serait conduit à ne produire qu'une de ces truculentes affiches de bains de mer ou de voyages circulaires exhibées dans les gares entre un distributeur automatique et un horaire de chemin de fer, dont elles partagent la valeur esthétique...
Et malgré ce pimpant décor, on se reprend, au long du retour, à rêver encore du vieux peintre, vieux de toute la sénilité d'un très vieux peuple, dont le symbolisme, le fantastique et les rêves, ont trouvé en lui leur expression imagée, leur évocation poétique, toute de nuances, de demi-teintes, de charme morose et dolent.
Au Huelgoat le 18 juillet 1908, un garçon boulanger était allé baigner un cheval dans l'étang". Refusant de s'enfoncer davantage et se débattant, l'animal jeta son conducteur à l'eau, puis lui lança une ruade qui l'atteignit violemment... Le cheval revint seul sur la rive, mais le corps du garçon ne fut pas retrouvé malgré les recherches immédiates. Deux heures après, on remplit un tamis en crin de son sec ;au milieu, on piqua une chandelle bénite. Le tamis mis à l'eau alla au gré du courant. Mais soudain il s'arrêta et se mit à tourner ; et on retrouva le cadavre du noyé en-dessous...Découvert par Jo Guillemin, aux Archives départementales
Huelgoat - Maro dre zarvoud Dirgwener 10 a viz gouere, Laurenz Nedeleg, mevel en Hotel Franz, a zeuaz da goêl ar marechal Olier evid houarni eul lon kezek. Goude al labour, Fransou Karoff a bignaz var ar jo evid kas anean d'al lenn.Souden, den ha marc'h a zizparisaz en eun toull don . O weled kemend-ma, Charles Guyomar, kartervestr en permision, a lammaz en dour heb diwiska, tapout a reaz Caroff dre e vrec'h, mez goude bea sklejet anean hed eiz goured, e oa red d'ean leuskel krog, gant ar skuizder ha Caroff a veuaz. Ar marc'h a zo 'n em gavet e-hunan ar ribl
L'Europe occidental ne connait pas de plus beau site naturel de pierres que les champs de pierres du Hüelgoat et ses environs .Elle ne connait pas de plus beau site de pierres levées que les alignements de Carnac et du Hüelgoat.
x Ma vidéo des sites des rochers et des rivières en crue (unique)
http://www.bretagne.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/riviere-argent1_cle26a2ed.pdf
https://www.youtube.com/watch?v=57wbQCpiWYQ
https://www.youtube.com/watch?v=3XhC21iiwcM
Le chaos du Saoulec dévasté par les carrières vers 1890
La hutte du sabotier du Hüelgoat aujourd'hui disparue
Yann Kersale et ses illuminations éphémères du Chaos du Diable .(11 juillet 2011)
La crue de Noel 2013
La recherche du roi Artur dans les futaies sauvages de la forêt du Hüelgoat constitue une quête des plus gratifiantes, même si l'image qui s'y dévoile en est assez inattendue. Le légendaire du lieu est des plus riches, où se mêlent Hok-bras,le diable, la Vierge, les fées, la princesse Dahut ou Ahés , Merlin ou encore des carriers impies engloutis sous les chaos rocheux, et dont le travail souterrain se signale par des coups sourds venus des profondeurs. Mais le site le plus spectaculaire, sur un sommet dominant les bois, est le "Camp d'Artus", vaste oppidum gaulois que protège un rempart construit selon la technique du murus gallicus (remblai maçonné sur une armature intérieure de poutres croisées), Les légendes qui s'y rattachent ont été notées par Cambry à la fin du XVIIIe siècle: "la tradition conserve dans ces lieux le souvenir de l'énorme château d'Artus ; des rochers de granit entassés donnent l'idée de ses vastes murailles. On doit y trouver des trésors gardés par des démons, qui souvent traversent les airs sous la forme d'éclairs, de feux follets, en poussant quelquefois des hurlements affreux; ils se répètent dans les forêts, dans les gorges du voisinage. Bretagne Celtique de Marc Déceneux (édition du Télégramme) |
https://www.youtube.com/watch?v=57wbQCpiWYQ
Dans le livre Gargantua dans les traditions populaires de Pierre Sibillot écrit en 1883, l'auteur ne cite pas aucune d'une légende d'un Gargantua huelgoatain mais celle du Géor de Saint Herbot et celle du Hok-bras du Hüelgoat.
La légende du Gargantua hüelgoatain est en fait un plagia , un copier et coller d'une légende du Léon qu' on retrouve dans ce livre de Sibillot. Elle a été inventée et écrite par des notables locaux pour les brochures touristiques sur Huelgoat de la Belle-Époque.
Les notables républicains d' avant 1914 sont à l'origine de la légende de Gargantua ,elle était plus présentable pour l'image touristique de la ville que celle de la malédiction de saint Herbot ou celle du dragon de sainte Victoire contaminées avec le christianisme et les vieilles superstitions diaboliques des bouseux bretonnants.
Sainte Victoire une Vierge était encore vénérée avec le pardon des Cieux en 1857 et elle a son bas-relief de son martyr dans la chapelle Notre Dame des Cieux .Aucun érudit n'a jamais donné un nom de cette vierge martyre de ce bas-relief jusqu'à que j' ai deviné en 2008 que le vrai nom à cette martyre de ce bas-relief de la chapelle est en fait sainte Victoire .Je suis le découvreur de la légende de cette sainte Vierge vénérée autrefois au Hüelgoat lors de mes recherches sur le Web , je l'ai déniché sur des sites en langue italienne .La légende d'un dragon qui vivait dans une grotte, qui empestait mortellement les environs et qui fut chassé grace à notre Vierge sainte Victoire. Après son martyr,elle fut enterrée dans un tombeau dans cette même grotte du dragon ). Elle a été repris depuis par .http://kergranit.free.fr/Textes/Le%20Huelgoat.htm
La légende dorée d' inspiration celtique de Sainte Victoire l' italienne date du IV siècles,elle a été écrite par un évêque gaulois de Rouen dont tous ses ouailles étaient païens. La Vierge, la sainte Victoire patronne huelgoataine vénérée autrefois a été occultée depuis 150 ans au profit du dogme de la Vierge Marie l' Immaculée conception
Elle se réfère au vrai mythe des divinités souterraines liées à l'eau et à la pierre tel sont le Serpent celtique. la Vouivre et le dragon des légendes chrétiennes ). Elle ressemble à si méprendre à la légende fondatrice du diocese du Léon écrite plusieurs siècles plus tard ,au détriment de la civitas des Osismes ,celle du combat du dragon et de saint Pol de Léon.
L' écusson sur le socle du calvaire de la croix neuve
La légende du penity dans les bois du Hüelgoat de Saint Herbot
Saint Herbot ayant voulu un jour construire dans un bois en Halgouet entre les rochers une cabane, il en fut chassé par les femmes du pays malfaisantes à coups de pierres, . Il y rencontra une femme qui ramassait du bois, illuminée par la grâce de Dieu ,...il lui posa sur la tête un gros rocher pour qu'elle le porte au lieu où devait être édifiée son église. Elle n'en sentit pas le poids bien qu'il fut impossible à des hommes en grand nombre de bouger la pierre, . En venant à la grotte du saint située dans la paroisse maintenant appelée par les autochtones Berrien en Halgouet (Huelgoat ancienne trêve de Berrien), une foule de malades, hommes qu'animaux, souffrant de la tête et des membres étaient guéris par lui. Un ange lui annonça sa fin prochaine dans sa grotte
J’ai retrouvé le sanctuaire de cette légende dorée de la cabane entre des rochers du Saint ermite Herbot dans les bois de la Roche Cintrée ( Roc'h Warek en breton) en Hüelgoat lors de ma promenade journalière en VTT.
PIERRES DE GÉANTS Un dicton de Cornouaille prétend qu'enlever les pierres de Berrien est parmi les quatre choses impossibles à Dieu. Tri zra n'hall ket an Aotrou Doue ober: Diveinañ Berrien (pe kompezañ Brazparzh) Diradeniñ Plouie Ha dic'hastañ Poullaouen Trois choses que Dieu ne peut faire: dépierrer Berien, (ou aplanir Brasparzh), défougérer Plouie, et députasser Poullaouen Dihasta Poullaouen c'est dans le sens d'assagir les filles de Poullaouen ( de gast putain) ".Ce dicton n'est pas si ancien que ça , il date de la fin du XVIII siècle du temps des mines. il se référé à ces femmes émancipées de la tutelle des hommes et des prêtres qui n'avaient que seul salaire leur travail aux casseries et laveries à Poullaouen .Elles sont à l' origine en 1767 de la première grève du monde ouvrier féminin .Elles n'ont pas craint de tenir tête 6 semaines à une direction intransigeante ,et elles ont gagné .Le droit de grève excitait et était toléré dans l'ancien régime. C'est la Révolution-Française qui l'aboli. réf Monange "Une entreprise industrielle au XVIII siècle . Les mines de Poullaouen -Huelgoat 1972.
Par Berrien, disons tout de suite qu'il faut, bien sûr, entendre Le Huelgoat qui lui fut longtemps rattaché. Ainsi donc les Bretons mettaient en doute la toute puissance de Dieu pour enlever tous ces monstres de pierres qui émergent des bois, des landes et des prairies, qui se sont assemblés en chaos et entassés dans les vallées pour faire dire un chant rocailleux à l'eau de la rivière. Mais leur vieux paganisme doutait moins de la force de Gargantua, ce héros celtique bien antérieur à Rabelais. Lors de sa venue dans ce coin de Cornouaille; Gargantua ne s'était vu servir dans une ferme que de la bouillie de sarrasin. Furieux d'un si triste repas, il passa bien vite en terre léonarde et pour se venger lança, vers ce pays du Hüelgoat, tous les rochers qu'il rencontrait sur sa route jusqu'à la mer. C'est pourquoi les terres du Léon sont si fertiles et celles de. Haute Cornouaille si pauvres et caillouteuses. Avant de partir, Gargantua avait signé son passage : un rocher a gardé le concave des formes charnues du géant. Là se trouve la fameuse Roche Tremblante, pierre d'épreuves et de consultations qui oscille lentement par une simple pression du dos.. . Selon les petits guides qui vivent tout l'été dans le chaos comme une bande de lutins malicieux, il y aurait eu querelles de clochers. Les bourgs de Berrien et de Plouyé, jadis, s'en voulaient à mort. Et non seulement les paroissiens mais aussi leurs recteurs, ce qui est fort mal pour des gens d'église. Ils s'en voulaient à tel point, que ces derniers, de leur paroisse respective, en vinrent à se bombarder à coup de rochers. Ils avaient trop présumé dex leurs forces et les pierres tombèrent à mi-route sur la paroisse du Hüelgoat formant le Chaos du Moulin. Mais, explique-t-on : le recteur de Plouyé avait un tir plus long. Aussi la rive de Berrien est-elle plus profondément parsemée de blocs que celle de Plouyé. Là se trouve la fameuse Roche Tremblante, pierre d'épreuves et de consultations, qui, à un endroit précis, tel un déclic magique, oscille lentement par une simple pression du dos. Le vieil homme, qui fait rouler sa pierre verte et moussue à souhait, officie avec le sérieux d'un fabricien de pardon. Tous ces rochers ont été le berceau de légendes à géants, tel ce Hok Braz, qui venait y jouer tout enfant. A trois ans, il avait déjà plus six pieds et comme il n'était pas encore baptisé, son père demanda à sa tante d'Huelgoat d'être sa marraine. Hok Braz marchait comme un homme et la tante n'eut pas la peine de le tenir sur les fonts baptismaux. Hok Braz fut gentil, mais, lorsque la tante lui mit du sel dans la bouche, il toussa si fort que le bedeau fut jeté contre un pilier où il se fit une jolie bosse à la tête. Et Hok Braz de rire de si bon cœur que tous les vitraux de l'église volèrent en éclats. BERNARD DE PARADES Hok-bras: Le publicateur du Finistère ,n° du 5 septembre 1874 conté par Jakou -ar-gall de Botmeur. Les rock-field du Hüelgoat
ARRONDIS, façonnés de vieillesse, les rochers du Hüelgoat poussent à pleins prés et pleine forêt. Ils sortent de la terre et se vautrent comme des bêtes couchées. Tantôt seuls, tantôt en chaos amoncelés, ils appellent une question. Mais ne croyez pas les petits guides lorsqu'ils vous assurent que « c'est l'eau de ruisseau tari, ils vous affirment que « l'eau est partie chercher d'autres pierres ». Pour entrevoir la vérité, vous imaginerez plutôt un commencement du monde à la mode bretonne. Au temps où le créateur brassait le granit en fusion, dans cette pâte qui ressemblait à quelque mauvaise bouillie de blé noir,. il s'était produit des grumeaux. Le Yod gwiniz du a refroidi et les années y ont mis les dents, crachant de temps à autre des imperfections de cuisine. BERNARD DE PARADES « Gargantua, revenant de Paris, poussa jusque dans le Léonnais, où il reçut l'hospitalité la plus digne. Partout on couvrit sa table des mets les plus recherchés et les plus abondants. Pour lui on décrochait les jambons, les andouilles. En son honneur on perçait les tonneaux.« Chez les Cornouaillais, au contraire, on ne lui avait offert que des crêpes et de la bouillie, mets trop peu réconfortants pour un estomac tel que le sien. Alors sur la surface du Léonnais, existaient de gigantesques montagnes qui gênaient les habitants. Indigné du peu de courtoisie des Kernéwotes, le fils de Grand-gousier et de Gargamelle, un jour qu'il jouait aux petits palets, leur jeta les pierres qui couvraient le sud du pays de Léon et les éparpilla depuis Plougastel jusqu'au Hüelgoat. La fertilité du littoral du Finistère, depuis le Conquet jusqu'à Saint-Jean-du-Doigt, devint ainsi la récompense de l'accueil qu'ils avaient fait à l'illustre voyageur. »(Levot, d'après M. J. E. Brousmiche, Annuaire de Brest, 1866). Un jour que Gargantua se trouvait à Roscoff, il eut soif, et s'étant penché pour boire sur le bord de la mer, il avala deux vaisseaux, l'un français et l'autre anglais, qui se battaient et qui continuèrent à tirer le canon dans son corps II eut faim et avala tout ce qui lui tomba avec la main en blé, légumes, etc ; mais comme tout cela était vert, il lui prit un grand mal de ventre, et il conchia tout le pays ; c'est depuis ce temps que les environs de Roscoff sont devenus si fertiles. (Conté par M. Th. Pilven, qui l'a entendu dire à une de ses bonnes, bretonne illettrée). Les bœufs de Saint Herbot
Saint Herbot avait commencé par s'établir à Berrien sur les pentes de la rude montagne de l'Arrée. Sa prédication captivait tant les paysans qu'ils en oubliaient de travailler leurs terres. Du moins leurs femmes le prétendaient. Quoi qu'il en soit du vrai, elles menèrent au saint une vie impossible. On lui vola les pauvres vêtements qu'il mettait à sécher, on parla de faire flamber sa hutte, on alla même jusqu'à jeter des pierres en criant des injures. Herbot qui avait patienté longtemps, finit par s'emporter : « Que la terre de Berrien ne produise plus que du caillou ! Que Dieu même dans sa toute puissance fasse qu'on n'en puisse arracher les pierres ! » Et, sans se retourner, Herbot partit, laissant derrière lui des rochers semés par toute la campagne... Il arriva bientôt aux lieux où il devait se fixer jusqu'à sa mort et commença à bâtir son « penity ». Il lui fallait un attelage. « Allez avec mon troupeau, lui dit le maître du Rusquec, je vous donne avec deux bêtes à votre choix. » En fin connaisseur, Herbot choisit deux magnifiques bœufs, parmi les plus beaux. On dit qu'ils restèrent attachés au saint tout le temps de sa vie, tant et si bien qu'à sa mort ils ne voulurent se tenir ailleurs qu'auprès de son tombeau. Ils ne quittèrent ces lieux qu'avec la suite de ce que je vais vous dire. Une coutume s'était établie qu'on pouvait venir prendre les bêtes pour les labours, le matin au lever du soleil... « Mais à une condition, Jean-Marie, c'est que tu les ramènes avant le coucher du soleil!,! » Or, un jour, il y eut un Jean-Marie si acharné avec le travail qu'il vint prendre les boeufs avant l'aurore, et ne les reconduisit qu'une heure après que la nuit fut venue. Le lendemain, les bêtes avaient quitté le tombeau de saint Herbot pour ne plus revenir. Certains affirment que dans les nuits noires deux grands bœufs lents errent dans la campagne en meuglant. Mais personne, jusqu'ici, n'a pu les approcher. Y-P Castel ( Légendes dorées des saints bretons Editions de Jos Le Doré 1960 ) |
Les légendes des lavandières de nuit du Hüelgoat
Alors prenez garde ! Il faut connaître: le "truc". Car il y a toujours un "truc", bien entendu. Celui-ci constate à tourner toujours le drap dans le même sens que votre partenaire, malgré ses sarcasmes et ses protestations. Et si vous suivez ce conseil, vous aurez la vie sauve. Mais si par malheur et ignorance vous tordez le drap en sens contraire, comme on le fait habituellement, alors ce drap sera votre suaire. Vous ne pourrez plus le lâcher, et la lavandière maudite vous arrachera les bras et la vie sans pitié.
Mon père, travaillant un jour près de cette Mare aux fées, y trouva un avant-bras humain en état de décomposition avancé. Peut être s'agissait il du membre d'une infortunée victime des ‘’lavandières"; ou peut-être encore d'un morceau échappé de la "salle de danse' ou les cadavres mènent un ballet perpétuel, rythmé par le grondement de la cascade du Gouffre.
Fanch Guillemin.
SI la rivière du Fao troque son nom à partir du Chaos du Moulin pour celui de Rivière d'Argent, l'origine est à rechercher simplement dans ce plomb argentifère qui s'extrayait encore au siècle dernier au Hüelgoat, et à Poullaouen.
Une légende marque le début de cette exploitation. Un soir, un homme» revenait de la forêt. Il longeait le ruisseau, lorsqu'il arriva à un endroit où les femmes lavaient à grands coups de battoirs. C'étaient les lavandières de nuit.
Ken na zeuy kristen salver
Red e gwelhî linser
Dindan an erh hag an aer
.« Jusqu'à la venue d'un chrétien sauveur, il faut laver notre linceul sous la neige et le vent. »Et les funèbres laveuses de l'entourer. L'homme savait sa dernière heure ; venue, lorsque la plus vieille femme lui dit : « Aide-moi à essorer ce linceul et tu sera riche pour le reste de tes jours ». L'homme savait que quiconque rencontrait ! les lavandières de nuit devait avoir bien soin de tordre le drap dans le même sens qu'elles. La Groac'h vit bientôt qu'elle avait devant elle un homme averti et ; fidèle à sa parole, lui remplit les poches de pierres brillantes d'argent. Rentré au Hüelgoat, l'homme montra sa fortune et les mineurs accoururent.
Depuis cinquante ans, les mines définitivement abandonnées laissent leurs 'bâtiments et leurs puits s'écrouler dans un décor lunaire de scories et de déblais qui n'est pas sans grandeur. Aujourd'hui, des paysans et des journaliers se sont installés dans ces villages nommés la Mine, Poullabas ou la Molette, en souvenir d'une machine qui fit la révolution en son temps.
Seul le lutin légendaire du sous-sol, « le petit mineur », doit encore gîter dans le filon. Les ouvriers de la mine le connaissaient bien : quand il frappait sa manette sur le fleuret, c'était signe de travail fructueux, mais lorsque les mineurs entendaient le bruit de sa hache, c'était l'annonce d'un accident,
BERNARD DE PARADES
Astérix et Obélix dans la forêt ,quoi de plus normal? la végétation ne couvrait pas les hauteurs de Huelgoat, dans le Finistère .Cette zone accueillait le camp d' Artus un important oppidum de la Gaule armoricaine ,dont on devine encore les remparts.GEOHISTOIRE d'octobre-novembre 2013
La photo de ce magazine a été prise sur l' allée du Ménage de la Vierge et non au Camp d' Artus.
Photo prise sur l' allée du Ménage de la Vierge.
Le magnifique if du chaos du Saoulek, il est l'arbre sacré des celtes et il est l' arbre de l' Éternité.
Cet arbre extraordinaire est l' emblème de nos bois bretons et non le hêtre ou le chêne.
Brittany By Mortimer Menpes (1905)HUELGOATTo reach Huelgoat one must take the hotel omnibus from the railway-station, and wind up and up for about an hour. Then you reach the village. The scenery is mountainous, and quite grand for Brittany. The aspect of this country is extraordinarily varied. On the way to Huelgoat one passes little ribbon-like rivers with bridges and miniature waterfalls, and hills covered by bracken and heather. The air is bracing. At the top of one of the hills the carriage was stopped, and a chubby boy in a red beré and sabots presented himself at the door, with the request that we should descend and see the 'goffre.' Not knowing what the 'goffre' might be, we followed our imperious guide down a precipitous path, all mud and slippery rocks, with scarcely sufficient foothold. At length we found ourselves in a dark wood, with mysterious sounds of rushing water all about us. When our eyes became accustomed to116 the darkness we discovered that this proceeded from a body of water which rushed, dark-brown and angry-looking, down the rocks, and fell foaming, amber-coloured, into a great black hole. Plucking at our skirts, the child drew us to the edge, whispering mysteriously, as he pointed downwards, 'C'est la maison du diable.' A few planks had been lightly placed across the yawning abyss, and over the rude bridge the peasants passed cheerfully on their way to work or from it—woodcutters with great boughs of trees on their shoulders, and millers with sacks of flour. One shuddered to think what might happen if a sack or a bough were to fall and a man were to lose his balance. Even the child admitted that the place was un peu dangereux, and led us rapidly up the muddy path to the road. There we found to our astonishment that the carriage had gone on to the hotel. As my mother is not a good walker and dislikes insecure places and climbing of any kind, we felt rather hopeless; but the child assured us that the distance was not great. He seemed rather disgusted at our feebleness and hesitation. Without another word, he crossed the road and dived into a forest, leaving us to follow as best we might. Soon we were in one of the most beautiful woods 117 imaginable, among long, slim pines, of which you could see only the silverstems, unless you gazed upwards, when the vivid green of the leaves against the sky was almost too crude in its brilliancy. The path was covered with yellow pine-needles, which, in parts where the sun lit upon them through the trees, shone as pure gold. On either side grew bracken, salmon, and red, and tawny-yellow; here and there were spots of still more vivid colour, formed by toadstools which had been changed by the sun to brightest vermilion and orange. I have never seen anything more beautiful than this combination—the forest of slim purple stems, the bracken, the golden path, and, looking up, the vivid green of the trees and the blue of the sky. The child led us on through the wood, never deigning to address a word to us, his hands in his pockets, and his beré pulled over his eyes. Sometimes the path descended steeply; sometimes it was a hard pull uphill, and we were forced to stop for breath. Always the merciless child went on, until my mother almost sobbed and declared that this was not the right way to the hotel. Now and then we emerged into a more open space, where there were huge rocks and boulders half-covered with moss and ivy, some as much as 118 twenty feet high, like playthings of giants thrown hither and thither carelessly one on the top of the other. Over some of these, slippery and worn almost smooth, we had to cross for miles until we reached the hotel, tired. Luncheon was a strange meal. No one spoke: there was silence all the time. About thirty people were seated at a long table, all lodgers in the hotel; but they were mute. Two young persons of the bourgeois class, out for their yearly holiday, came in rather late, and stopped on the threshold dumbfounded at sight of the silent crowd, for French people habitually make a great deal of noise and clatter at their meals. They sat opposite to us, and spent an embarrassed time. When you visit Huelgoat you are told that the great and only thing to do is to take an excursion to St. Herbot. This all the up-to-date guide-books will tell you with empressement. But my advice to you is—'Don't!' Following the instructions of Messrs. Cook, we took a carriage to St. Herbot. It was a very long and uninteresting drive through sombre scenery, and when we arrived there was only a very mediocre small church to be seen. The peasants begged us to visit the grand cascade; our driver almost went down on his bended knees 119 to implore us to view the cascade. We would have no cascades. Cascades such as one sees in Brittany, small and insignificant affairs, bored us; we had visited them by the score. The driver was terribly disappointed; tears stood in his eyes. He had expected time for a drink. The peasants had anticipated liberal tips for showing us the view. They all swore in the Breton tongue. Our charioteer drove us home, at break-neck speed, over the most uneven and worst places he could discover on the road. http://www.gutenberg.org/files/42954/42954-h/42954-h.htm#Page_115 Par les champs et par les grèves ( un voyage en Bretagne) : par Gustave Flaubert et Maxime Du Camp. Extraits de leurs récits de voyage de leurs passages au Huelgoat en début juillet 1847 La route s'usait sous les roues de notre voiture ; le soleil était chaud : nous causions et nous nous demandions : l'amour n'est-il qu'une curiosité ? De grandes landes se montrèrent devant nous sans buissons, sans maisons, sans brebis ; quelques rochers grisâtres les crêtelaient et leur donnaient en miniature l'apparence des sierras espagnoles c'étaient les montagnes d'Arrée . Nous descendîmes une côte rapide, nous traversâmes le village de Berrien, où quelques paysans endimanchés jouaient aux boules sous des arbres devant l'église, et nous fûmes en vue de Huelgoat. C'était un grand vallon couché entre deux coteaux boisés, frissonnants et lumineux ; le bourg s'asseyait au milieu avec les clochers de ses deux églises, son étang blanc de nénuphars, son moulin, son ruisseau desséché et sa large plaine de bruyères parsemées d’ énormes roche à reflet d’ argent. Nous mîmes pied à terre sur la place à l'auberge du Château d'Argent, dont l'hôte riait toujours et portait un bonnet de coton, et, sans plus nous inquiéter des jérémiades de notre conducteur qui se lamentait fort d'avoir brisé le marchepied de sa carriole, nous prîmes un guide qui nous conduisit à la pierre branlante .Elle branla ! Après que nous eûmes cherché longtemps un point d'oscillation à grand renfort de leviers, à l'effort de nos six bras réunis, il est vrai ! Mais enfin, elle branla et nous perdîmes enfin l'illusion de l'immobilité des pierres branlantes ou qui branlent, ainsi qu'on vous indique dans un chapitre précédent. Autrefois, le lutrin de l'église de Huelgoat s'appuyait sur un groupe de bois composé d'un jeune homme et d'une bacchante vêtue du costume gaulois. Ces sculptures avaient violemment excité l'imagination des antiquaires qui en concluaient à outrance que les druides avaient mêlé le culte de Bacchus à ceux de Kirk et de Tarann, dieux des vents et du tonnerre ; mais il a disparu comme tant d'autres reliques, et peut-être a-t-il servi de bûche de derrière à la cheminée du curé de l'endroit. Donc, n'ayant plus rien à voir dans le bourg, nous en sortîmes en traversant un carré de choux domestiques qui se pommelaient paisiblement de chaque côté d'un étroit sentier ; nous enjambâmes un espalier et nous rencontrâmes un petit ruisseau canalisé qui coulait à travers de grandes prairies. Nous le suivîmes. Des tas de foin coupé embaumaient l'air, de vertes demoiselles voltigeaient sur l'eau, on entendait dans les herbes le bruissement des scarabées, il faisait doux et chaud, nous marchions l'un devant l'autre, silencieux et comme pénétrés par les tendres émanations de la nature. Un bois s'ouvrait devant nous ; nous y entrâmes et, quand nous y fûmes entrés, nous ne voulûmes plus en sortir. Le terrain se creusait et rebondissait, doré par la mousse et treillage de ronces et de lianes. Il n'y avait que des hêtres fins, jeunes, élancés, grappus et verdissants. Leurs feuilles luisantes tremblaient sur leurs tiges ; des oiseaux chantaient et étaient le seul bruit de la nature ; sur le sable du chemin, on voyait la trace des pieds d'un mulet ; le ruisseau babillait entre ses berges herbues, ridant ses eaux contre les grosses pierres, doublant le promontoire des vieilles racines, s'enfonçant ici, reparaissant là, écorchant ses rives et emportant quelques fougères qu'il emperlait de gouttelettes d'argent. Le soleil passait à travers le feuillage et blanchissait de ses taches lumineuses les arbres, le courant, les gazons et le sentier ; c'était un dessous de bois comme Diaz en a fait souvent. Des rochers nous apparurent ; ils montaient les uns par-dessus les autres et dominaient un ravin où dormait une petite flaque d'eau. Ce lieu est terrible, car là s'élevait un château formidable et, du haut de ses créneaux, Car Ahès, que d'autres nomment Dahut, la fille maudite du roi Gradlon, faisait précipiter dans le gouffre ses amants épuisés. Parfois, pendant les nuits d'orage, on entend leurs voix qui brament sinistrement et demandent une sépulture en terre bénite. On nous raconta aussi qu'il y a dix ans, un chien tomba dans ce précipice, y resta huit jours et en sortit fort maigre. Au-delà du bois verdoie une prairie haute et vigoureuse ; elle descend une pente qui rejoint un petit étang, derrière lequel s'étagent quelques maisons. Nous nous couchâmes dans les grandes herbes, écoutant le bruit monotone d'un moulin à foulon et regardant les nuées blanches qui planaient dans le ciel. Je ne sais pourquoi, pendant que j'étais étendu ainsi sur le dos, je me pris à penser à la pointe du Raz, je revis les grottes livides et les écueils déchiquetés battus par la mer, tout en conservant la perception distincte de l'amoureuse nature qui nous environnait, et je me demandais quel était le puissant génie créateur qui avait engendré toutes ces diversités. Cependant, le soleil baissait et devenait rouge. Nous partîmes pour regagner Huelgoat. Longtemps nous errâmes sans pouvoir trouver notre route ; nous suivions les sentiers frayés et nous tombions toujours dans quelque clairière ouverte au milieu des bois ; ainsi que des écoliers échappés du collège, nous franchissions le ruisseau, nous récitions des vers en marchant ; personne ne passait ; nous allions libres, le cou nu et les cheveux au vent. Ah, qu'il est bon de faire de tels voyages ! Mais combien il est lamentable d'en être revenu ! Depuis deux heures, nous cheminions sans trouver d'issue à nos pas ; et, comme ces Robinsons perdus dans les îles désertes, nous grimpions sur des rochers pour reconnaître notre but ; nous y touchions ; un taillis, une haie, un champ de bruyère et nous atteignîmes le clocher ; nous y arrivâmes après nous être souvent retournés pour apercevoir encore ces bois où nous avions tout oublié. Le lendemain, vers six heures du matin, nous y passâmes de nouveau. L'air était froid et sentait bon mais, cette fois, nous n'étions plus seuls et un guide nous précédait. C'était un petit homme chaussé d'escarpins, sautillant, sourd, ennuyeux, bavard et qui parlait avec une voix grêle qui glapissait comme celle d'un castrat en colère. Il nous conduisait à la Mine ; nous aurions voulu descendre un peu dans les entrailles de la terre pour voir l'effet des lampes dans les longs corridors humides, mais, comme monsieur l'inspecteur avait été la veille danser au pardon de Poullaouën, qu'il n'était pas encore revenu et que nous n'avions pas le temps d'attendre son retour, nous restâmes en plein air, et le ciel était si beau que nous n'en fûmes pas fâchés. Mais nous allâmes voir sous de grands hangars des femmes qui lavaient une boue jaunâtre d'où s'étire l'argent et qui tamisaient une poussière violette qui devient du plomb. Nous étions accompagnés par un contremaître qui était fort savant et puait l'eau-de-vie. Il nous parla de cuivre oxydulé, de panabase, de pyrite cubique, d'aphanèse, de cyanose, de bezeline, d'arseniare, de nickel, et nous n'y comprîmes rien. Deux heures après, nous étions prêts à partir pour Carhaix et nous fûmes mis dans notre chemin par notre hôte lui-même, qui, pour nous saluer, souleva son bonnet de coton. En avant, en avant, le soleil dévore, nos bâtons sont légers dans nos mains, la sueur mouille nos habits ; la poussière tourbillonne sous nos pas, les hêtres qui ombragent la route s'inclinent sans remuer leurs feuilles. Là-bas, à l'horizon, on voit de grandes lignes brunes qui sont des forêts et de larges plaines jaunes qui sont des champs de blé. Nous gravissons, nous descendons les collines ; une rivière passe, nous y trempons nos pieds brûlants, nous mettons du chèvrefeuille à nos chapeaux et, derrière nous, un jeune homme court pieds nus pour entendre les chansons que nous chantons en marchant |