Le gué  du ruisseau du Dour-Ivonig du chemin qui relie  la voie royale Carhaix-Morlaix au Huelgoat .

Jean Ploneis ,pour le ruisseau du Dour-ivonig ,donne pour traduction en français le ruisseau d'Ivonig (le prénom d'une personne) .Pour moi  ce serait la source de l'if , (comme le prénom Yves s'est forgé sur la racine celtique et germanique *ivo ,soi l' arbre sacré symbole d'éternité qu' l'if .) et le sufixe *ic qui désigne le sacré de sa source et de son eau . A quelques pas  sur ce même chemin sur les hauteurs de ce ruisseau est le manoir  de la  Coudraie (Ar Gelveg =ar gelvezeg dans le breton local) .Le bois du coudrier (le noisetier) emblème sous doute est lié au pouvoir spirituel ,aux dons supérieurs ,ait été aussi utilisé par les druides dans les pratiques divinatoires .

 Suprématie du culte des eaux naissantes

Certes, « les eaux, sous toutes leurs formes, ont bénéficié en Gaule d'un rôle prépondérant [...]. Mais ce sont surtout les sources qui ont cristallisé la piété des fidèles », souligne avec justesse Monique Clavel-Lévêque (1972, 102). Jean Hubert évalue à près de six mille les sources sacrées de la Gaule qui, objets de pratiques superstitieuses, finiront par être « vouées à Dieu et aux Saints » (Hubert, 1967, 568 et 573). Plus que l'écoulement de la rivière, plus que le cours du fleuve, il semble que les Gaulois aient d'abord vénéré la naissance de l'eau, dans son mystère et son dynamisme primordial: force agissante travaillant dans l'obscurité du monde souterrain inconnu; force jaillissante d'une énergie neuve, toujours renouvelée; richesse offerte aux hommes, et image pure du divin. « L'homme trouve le sens du sacré devant une source; il lui prête volontiers et spontanément la puissance de la divinité qu'il adore » (Deyts, 1985, 31). La beauté des sites où peuvent naître les eaux a dû souligner davantage leur caractère sacré: « L'eau qui sourd a tout naturellement un caractère merveilleux souvent renforcé par l'étrangeté du point d'affleurement (vallons profonds, grottes obscures, roches escarpées) et fait naître chez l'homme une émotion proche du sentiment religieux » (Deyts, 1971,61).

Noms sacrés en ic-

Nous pensons que le nom de l'YONNE pourrait également remonter à une ancienne appellation de source (Lacroix, 1998a), le nom d'ICAUNA qui en provient désignant « Celle-qui-donne-l'eau » (*(s)ic-auna, avec suffixe agentif celtique). . Il n'est pas rare que les dévotions chrétiennes aient pris la succession de rites païens. Comme l'écrit Simone Deyts, « Nombre de provinces françaises eurent, après l'implantation du christianisme,  leurs sources saintes  [...]  sur l'emplacement même des sources antiques » (Deyts, 1987, 15). :  On fera l'hypothèse que la déesse de la source, ICAUNA, si populaire, finit par accorder son appellation prestigieuse à l'antique nom de la rivière: *Autura. Les populations et particulièrement les gens qui vivaient de la batellerie prirent peu à peu l'habitude de l''invoquer comme une déesse de la rivière: elle accordait ses bienfaits à la source; elle présiderait au port, protégerait ses activités.

Les noms d'origine gauloise la Gaule des dieux  Jacques Lacroix  édition Errance 2007