J.B. Ogée (1780) : Huëlgoat; l'une des trêves de la paroisse de Berrien; à 9 lieues 3/4 au N.-E. de Quimper, son évêché; à 32 lieues 5/4 de Rennes, et à 6 lieues de Morlaix, sa subdélégation. Cette trêve relève du roi; les ducs y avaient jadis un fort château. C'était une ville murée, qui a été détruite, et ne forme aujourd'hui qu'une petite bourgade, environnée de la forêt de son nom, qui appartient an roi.
Coiffe du Huelgoat
En flânant.... De Bretagne en Saintonge / par André Hallays
Hallays, André (1859-1930
Le Huelgoat. vers 1903
Ce village, situé en plein pays d'Arrée, est une colonie anglaise. On n'y rencontre que clergymens boutonnés, touristes en culottes et bas de laine, babies vêtus de rouge et vieilles ladies munies d'album. Les environs du Huelgoat sont pittoresques, et en cette contrée perdue, la vie est d'un incroyable bon marché. Au milieu d'une région désolée, couverte de landes et de marais, on ne peut rien imaginer de plus imprévu, de plus séduisant que le Huelgoat. D'un côté un étang vient battre les murailles des maisons du village, de l'autre c'est une admirable forêt. A travers les grands bois de chênes, sous des écroulements de granit roulent des bruits de torrent. Dans ces gouffres Ahès, la fille de Gradlon, faisait précipiter les amants d'un jour dont elle était lasse, et ce sont leurs plaintes qui sortent du chaos des rochers. Ces blocs bizarrement amoncelés, les uns entassés au fond des ravins, les autres arrêtés dans leur dégringolade aux flancs du vallon, offrent des formes étranges et fantastiques. On dirait un troupeau de monstres pétrifié au moment qu'il se reposait parmi les hautes fougères